Les invisibles sous les projecteurs des JO : Nicolas va laver le linge des stars des Jeux

SÉRIE (1/5). Employé dans un établissement et service d’aide par le travail à Gennevilliers, Nicolas sera affecté à l’une des douze laveries du village olympique. Une nouvelle étape dans l’insertion pour ce trentenaire, reconnu travailleur handicapé, qui ambitionne de travailler « en milieu ordinaire ».

Gennevilliers (Hauts-de-Seine), le 19 février 2024. Nicolas Bordelais, travailleur handicapé dans un Esat, va travailler dans une blanchisserie qui nettoiera une partie du linge des athlètes. LP/Olivier Corsan
Gennevilliers (Hauts-de-Seine), le 19 février 2024. Nicolas Bordelais, travailleur handicapé dans un Esat, va travailler dans une blanchisserie qui nettoiera une partie du linge des athlètes. LP/Olivier Corsan 

    Notre série « Les invisibles sous les projecteurs des JO »

    Ils portent la blouse d’agent d’entretien, de couturière, de cheffe cuistot, d’ouvrier, de blanchisseur… Ils sont en insertion ou réinsertion, en situation de handicap, venus d’ailleurs… Ce sont des travailleurs de l’ombre, nous les appelons les invisibles. Mais les Jeux olympiques et paralympiques les propulsent provisoirement vers la lumière. Ils ne seront jamais des célébrités comme Tony Estanguet ou Teddy Riner. Mais eux aussi apportent, à leur manière, avec leur humilité, leur pierre (précieuse) à l’édifice.

    Au boulot cet été, Nicolas, 37 ans, croisera « peut-être des stars comme le judoka Teddy Riner ». Alors il va « essayer » de glisser un petit calepin dans sa poche qu’il pourra dégainer à tout moment pour solliciter un autographe. Il pourra même s’adresser aux vedettes internationales, lui qui parle « a little bit » anglais. Durant les Jeux olympiques puis paralympiques, son accréditation autour du cou, le manutentionnaire à l’enthousiasme débordant sera affecté aux laveries du village des athlètes. « Quand je les verrai avec des habits propres, je pourrai me dire : C’est grâce à moi ! »