JO Paris 2024, volley : pour les Bleues, un baptême du feu, une défaite mais « des frissons »

Les volleyeuses françaises, battues par la Serbie pour leur première aux Jeux olympiques, ont toutes salué le soutien des spectateurs, qui les a transcendées.

Halimatou Bah confie s'être laissée porter par le public pour le match, qui opposait la France à la Serbie, ce lundi soir, à l'Arena Paris Sud. SUSA/Icon Sport
Halimatou Bah confie s'être laissée porter par le public pour le match, qui opposait la France à la Serbie, ce lundi soir, à l'Arena Paris Sud. SUSA/Icon Sport

    Certaines équipes se laissent submerger par leurs émotions. C’est ainsi que l’équipe de France masculine de volleyball, pourtant habituée des joutes olympiques et tenantes du titre, expliquait son premier set perdu, dimanche, même si elle a fini par l’emporter en cinq sets face à la Serbie. Si leurs homologues féminines se sont inclinées face à la même nation, ce lundi, en trois sets, elles n’ont en revanche pas semblé inhibées par l’enjeu et la dimension historique de l’événement, elles qui faisaient leur baptême de feu aux JO.

    Elles se sont au contraire laissées porter par la vague d’amour que leur ont témoigné leurs supporters, qui, comme elles, n’ont rien lâché jusqu’au bout, saluant les beaux échanges et points gagnés, mais aussi relançant leurs encouragements quand les volleyeuses perdaient pied.

    « C’est peut-être la seule fois que je ferai les Jeux, alors, il faut y aller à fond »

    « C’était incroyable et beaucoup d’émotion. On en avait la chair de poule, confiait à l’issue de la rencontre Héléna Cazaute, qui revenait de blessure. Même si on a été battues par la Serbie, qui est une grosse nation, je crois qu’on a montré le visage qu’on voulait montrer pour ce premier match aux Jeux olympiques. On veut surtout n’avoir aucun regret. »

    Battues en trois sets face à une excellente Serbie, les Bleues ont quand même montré un visage prometteur.
    Battues en trois sets face à une excellente Serbie, les Bleues ont quand même montré un visage prometteur. Xinhua / Icon Sport

    « C’est peut-être la seule fois que je ferai les Jeux, alors, il faut y aller à fond et tout donner. L’objectif est d’avoir zéro regret », renchérit Halimatou Bah, qui a sans doute été la meilleure joueuse française sur le terrain. La jeune femme ne s’est ainsi pas laissée intimider par l’événement et l’ambiance folle régnant dans l’Arena Paris Sud. « C’était extraordinaire, incroyable ! Peut-être que j’étais un peu stressée au début, mais après, je me suis laissée porter par le public. On ne s’est pas laissé faire. On a essayé d’accrocher les Serbes et on a tout donné. »

    « C’est quand même extraordinaire les Jeux olympiques. Je n’ai jamais joué dans une telle ambiance. Pourtant, je n’ai pas eu l’impression qu’on était si stressées même si l’hymne national nous a donné des frissons. Je pense que cela nous a aidées à démarrer et à oser », complète Lucille Gicquel.

    « Donner une belle image de nous »

    « On joue dans une poule relevée et nous sommes une petite nation du volley féminin, donc l’objectif pour ces Jeux, c’est surtout de donner une belle image de nous et de créer la surprise. L’idée est aussi d’emmagasiner un peu d’expérience. On apprend au fur et à mesure », ajoute l’attaquante, qui espère au moins gagner un set sur les matchs de poule.



    Amandine Giardino est sur la même longueur d’onde. « Je n’ai pas ressenti de stress particulier, même si je n’ai jamais vu une salle aussi pleine et une ambiance de ce niveau de fou, s’exclame la libéro. Rien que pour ça, les Jeux olympiques, c’est extraordinaire. Cela nous a plutôt envie de se transcender au début des deux premiers sets et en fin de match, même si des erreurs nous ont coûté cher. Il faudra être encore plus efficace aux services et trouver des solutions quand on est difficulté, pour les prochains matchs. »

    Mieux préparer l’avenir

    Même l’entraîneur belge, Emile Rousseaux, s’est dit ému pour l’hymne national entonné en chœur par l’ensemble des supporters français. « Quand les Français se mettent à chanter tous ensemble La Marseillaise, c’est un très bon moment, salue-t-il. C’était le moment d’émotion. J’ai beaucoup apprécié le soutien inconditionnel du public. »

    Regrettant les nombreux pépins de santé qui ont perturbé la préparation de son équipe, Emile Rousseaux voulait retenir les « très belles choses réalisées en contre défensif ». Pour autant, le technicien met en garde contre un excès d’optimisme concernant l’avenir olympique du volley féminin français. « Attention, cela n’a rien à voir avec le volley masculin. Ici, nous avons une équipe très jeune. Si nous voulons revenir aux Jeux olympiques, il va falloir travailler sur le vivier de joueuses, travailler davantage dans les pôles, intégrer plus de joueuses françaises en ligue pour solidifier la base. » L’entraîneur craint sinon que cette participation historique ne reste unique.