Cannes 2017. Melvil Poupaud nous présente l'actrice-jurée Fan Bingbing

Actrice, égérie,productrice, la Chinoise Fan BingBing jurée à Cannes pour cette 70e édition est plus connue dans son pays que n'importe quelle megastar occidentale. L'acteur français Melvil Poupaud qui présente un film sur la croisette avec elle ce mercredi, nous parle de ce jurée hors normes. 

Cannes 2017. Melvil Poupaud nous présente l'actrice-jurée Fan Bingbing

    A côté d'elle Beyoncé a un succès confidentiel. A l'échelle de la Chine, Fan BingBing, actrice, productrice et femme d'affaires, est une superstar XXL. Entourée d'une horde d'assistants et de collaborateurs, la belle de 35 ans a toujours deux téléphones en mains qui vibrent en permanence. «C'est une femme très occupée» raconte l'acteur français Melvil Poupaud, qui a eu un accès privilégié à la diva de l'Empire du milieu, en tournant le film historique et en costumes «The lady in the portrait» diffusé ce soir à 19 heures au Festival de Cannes.

    Cinq questions à Melvil Poupaud

    Vous la trouvez comment vrai ?

    Elle est sublime, magnétique ! Elle a des yeux noirs impénétrables. Elle est très attentive sur le tournage et attentionnée avec les autres acteurs, du moins quand elle est présente. Parce qu'en réalité, vu son agenda, on l'attend souvent.

    Pourquoi Cannes ? 

    Avec «The lady In the portrait», un film chinois en costumes, produit par des Chinois, le réalisateur Charles de Meaux voulait présenter au monde Fan BingBing, cette gigastar en Chine, encore peu connue à l'international. Sur le tapis rouge, chaque année on voit des actrices asiatiques, mais le public ne connaît pas leurs noms. Alors que si une Angelina Jolie pèse lourd en termes de staff et de sécurité, c'est de la rigolade face à une Fan Bingbing! Cette année, Pedro Almodovar l'a choisie comme membre de son jury. C'est une belle exposition médiatique.

    C'est un choix politique ? 

    Oui. Fan incarne une nouvelle génération. C'est une femme de pouvoir qui se voue entièrement à son travail. Elle veut montrer un autre visage de la Chine. pas celui des campagnes, mais celui d'une Chine moderne.

    Vous avez raconté l'aventure de ce tournage épique dans un livre

    Je savais que j'aurai beaucoup de temps sur le tournage, car tout est compliqué en Chine. J'ai voulu raconter cette expérience extraordinaire sous forme de carnet de voyage. Je me suis retrouvé dans des studios chinois reconstituant des décors du XVIIIe siècle, à jouer frère Attiret, un jeune peintre jésuite français épris d'une impératrice de la dynastie Qing. Imaginez un réalisateur chinois débarquant à Versailles pour un film sur Louis XIV sans parler un mot de français, et qui tente d'imposer sa vision de l'Histoire à une équipe de techniciens bien de chez nous. C'était périlleux... D'autant que j'ai tourné avec le texte en mandarin !

    C'était dur de travailler avec Fan ? 

    Uns star de son envergure amène toujours beaucoup de tensions sur un tournage. Il y a des enjeux financiers, beaucoup de sécurité et de l'appréhension. Mais c'est grâce à son engagement et à sa proximité avec le réalisateur Charles de Meaux que ce film a pu ce faire.

    «The Lady in the portrait» avec Melvil Poupaud et fan BingBing , en projection ce mercredi à cannes, à 19 heures.

    « Voyage à Film City », de Melvil Poupaud. Éd. Pauvert. 176 p. 18 €.