«Karl for ever» : un hommage vibrant à Lagerfeld rendu jeudi au Grand Palais
Quatre mois après sa disparition, les maisons de couture dont il a assuré des dizaines de collections organisaient un hommage au styliste star.
Peut-être aurait-il apprécié le foisonnement artistique, l'hommage à son travail de création, lui qui ne voulait ni couronnes ni larmes après sa mort. Jeudi soir, un aréopage international de célébrités des arts et de la mode a participé à une grande soirée en mémoire de Karl Lagerfeld, décédé le 19 février dernier, à l'âge incertain de 83 ou 85 ans.
Les verrières du Grand Palais, à Paris, ont offert leur écrin cristallin à ce rendez-vous baptisé « Karl for ever » et organisé par les maisons Chanel, Fendi et Karl Lagerfeld dont le créateur fut le directeur artistique. C'est sous cette nef que le styliste de la maison Chanel faisait défiler plusieurs fois par an ses collections haute couture et prêt-à-porter, composant de grandioses décors représentant tantôt une forêt volcanique, tantôt la place Vendôme, là le fond des mers, ici des jardins à la française.
Parmi les quelque 2 000 invités, on remarquait la présence du créateur Valentino, de Claudia Schiffer, longtemps égérie de la maison, mais aussi de Gigi Hadid, Carla Bruni, Monica Bellucci, des artistes Jeff Koons et Takashi Murakami, de Brigitte Macron, Caroline de Monaco accompagnée de son fils Andrea et de sa fille Charlotte, ainsi que de Stella McCartney.
Mis en scène par Robert Carsen, l'hommage d'une heure et demie mêlait musique, danse, littérature. La comédienne britannique Tilda Swinton a lu des extraits d'« Orlando » de Virginia Woolf. L'actrice Helen Mirren a offert un duo avec le violoniste britannique Charlie Siem, elle lisant des « karlismes », ces fameuses saillies drôles ou cruelles de Lagerfeld, lui jouant du Paganini.
L'actrice française Fanny Ardant a récité l'« Éventail » de Stéphane Mallarmé, clin d'œil à cet accessoire fétiche de Karl Lagerfeld. La compagnie de danse German Cornejo est venue de Buenos Aires pour Lagerfeld qui disait que le tango était son « rap latin ». Le danseur américain Lil Buck a interprété un cygne dans un style de danse de rue. Et c'est Pharrell Williams qui a conclu en chanson.
Alain Wertheimer, copropriétaire de Chanel, qui n'a jamais donné aucune interview a, pour l'occasion, pris la parole « pour Karl ». Il a raconté comment il l'avait embauché pour Chanel et que ce n'était « pas la peine de trouver des sujets que Karl ne connaissait pas ».
« Des funérailles ? Plutôt mourir », s'était exclamé le créateur aussi parisien que hambourgeois, après l'hommage national à Johnny Hallyday. La soirée de jeudi soir était tout sauf des funérailles.