« Il y a une usine en trop, c’est la nôtre » : dans la Meuse, 159 salariés de Bonduelle sous le choc

Installé depuis 1997, le site de Saint-Mihiel cherche un repreneur après l’annonce du groupe de cesser la production de salades en sachet. L’industriel justifie sa décision par les pertes enregistrées dans ce secteur d’activité.

«Bonduelle tue nos emplois» : à quelques dizaines de mètres de l'usine, les salariés diffusent des messages pour exprimer leur détresse. Ils s’attendent à perdre leur emploi au printemps 2025. LP/Antoine Pétry
«Bonduelle tue nos emplois» : à quelques dizaines de mètres de l'usine, les salariés diffusent des messages pour exprimer leur détresse. Ils s’attendent à perdre leur emploi au printemps 2025. LP/Antoine Pétry

    « Le soutien psychologique n’est pas suffisant. Chaque jour, nous avons dans l’usine des salariés en pleurs. Il y a bien une permanence téléphonique pour ceux qui en éprouvent le besoin et la présence, un jour par semaine, d’un professionnel, mais le traumatisme est tellement perceptible… » À quelques dizaines de mètres des grilles de l’entrée, Stéphane Genter, chef de file CFDT, se fait le porte-parole d’employés sous le choc. La décision de Bonduelle, le spécialiste en France sur le marché du légume, de cesser sa production de salades en sachet, ne laisse en effet que peu d’espoir aux 159 salariés du site niché à Maizey, dans la campagne de Saint-Mihiel (Meuse).

    « En sept ans, l’activité de la vente de salades en sachet a chuté de 15 % », justifie la direction de Bonduelle. « Les tendances des consommateurs ont beaucoup évolué et la concurrence des distributeurs s’est intensifiée. L’entreprise ne peut plus absorber les pertes, il en va de la pérennité du groupe. » Installé depuis 1997 dans ce secteur rural, l’employeur s’est donc mis en quête d’un repreneur. Le couperet, que tous craignent comme déjà acté, tombera en mars.