Roxanne, la stagiaire devenue patronne chez les métallos : comment elle a sauvé La Meusienne

La liquidation judiciaire menaçait l’usine à Ancerville (Meuse). À 29 ans, après avoir fini ses études dans cette entreprise, Roxanne a convaincu le personnel de lancer une Scop (société coopérative et participative), avec 40 salariés à ses côtés.

À La Meusienne, les nuages d’inquiétude économique ne sont pas totalement dissipés mais grâce à Roxanne Creutz, le sourire est revenu sur les visages. LP/Antoine Pétry
À La Meusienne, les nuages d’inquiétude économique ne sont pas totalement dissipés mais grâce à Roxanne Creutz, le sourire est revenu sur les visages. LP/Antoine Pétry

    Boucles brunes et franc sourire, elle s’enfonce dans les entrailles de l’atelier. Les machines percent le silence. Bouche-oreilles obligatoire pour protéger les tympans. Un mot pour un tourneur-fraiseur, penché sur les machines : « Fermez la porte, n’oubliez pas la sécurité. » Un salut à un ouvrier, casque sur la tête : « Tout se passe bien ? » Dans le grand hall du site industriel de La Meusienne, Roxanne Creutz a conscience d’offrir un profil qui tranche avec l’image du chef d’industrie traditionnel.

    Dans le décor de la dernière entreprise française de fabrication de tubes métalliques inoxydables, cette jeune femme de 29 ans a pris ses marques très rapidement. Arrivée comme simple stagiaire, elle est aujourd’hui devenue la patronne de l’entreprise. L’usine, située à Ancerville, à la frontière de la Meuse sur la route de Saint-Dizier, souffre depuis de longues décennies de difficultés économiques. L’ampleur de ses équipements dans les halls à la sortie du village rappelle que dans les années 1970, près de 600 salariés s’y retrouvaient.