Anecdotes, blagues et SMS pimentent leur vie
Les terrains de sport, de football en particulier, sont le lieu d'anecdotes parfois savoureuses, parfois douloureuses. Les acteurs, arbitres, entraîneurs et joueurs en livrent quelques-unes qui confèrent une autre dimension au sport le plus populaire.
Voilà plus de trente ans que Michel Lemoine sillonne les terrains dans son habit noir. En Ile-de-France au début de sa carrière, en Picardie depuis un bon moment déjà. A 48 ans, cet homme, marié et père de trois enfants, en a donc beaucoup vu et entendu. Il donne également l'idée qu'il se fait du rôle d'arbitre. « Il y a peu, un défenseur fait une passe en retrait à son gardien qui prend la balle. Evidemment je siffle et le défenseur me lance : Sur PlayStation, ça ne compte pas. »
Bien évidemment, l'humour n'est pas toujours au rendez-vous. Que ce soit avec les joueurs ou les dirigeants. « Mais les mauvais côtés, on oublie. Plus difficilement lorsque ma femme ou mes enfants sont au bord des terrains. »
Pour autant, ce chauffeur-livreur de profession préfère conserver en mémoire le bon côté de sa fonction. « Un garçon à qui je venais de siffler une faute m'a demandé si l'on pouvait échanger nos maillots. Eh bien, je l'ai fait et j'ai pris sa place. Et tout s'est bien passé par la suite. » Michel Lemoine garde également en mémoire un match au terme duquel il a été invité « à boire le champagne car c'était l'anniversaire d'un joueur ».
Avec sa bonhomie et sa moustache en guise d'étendard, Michel Lemoine s'est également forgé une certaine idée de l'arbitrage au fil de sa carrière. « Tout le monde doit accepter que l'on puisse être mauvais. Comme les joueurs. Et personnellement, je peux tout entendre dès lors que c'est fait avec humour. » Et se faire chambrer ne constitue pas, pour lui, un déni de respect. « Comme je suis petit, un gars m'a lancé que son club recrutaitâ?¦ chez les benjamins. »
Ainsi, il s'est fait un credo : « Si l'on veut être respecté par les joueurs, il faut les respecter. Et personnellement, je suis un adepte du dialogue. Au-delà, il faut également faire preuve d'un peu de psychologie. Ne pas hésiter à faire son mea culpa quand on commet une erreur. Trop souvent encore, nous sommes pris pour un clan à part alors que nous faisons partie intégrante de la famille du football. »
Michel Lemoine ne délivre donc pas des dizaines de cartons au cours d'une saison d'autant que les comportements sont en train de changer.
« Depuis que nous sommes assermentés, tout le monde sait bien que les sanctions coûtent beaucoup plus cher. Aussi, peu à peu, joueurs et dirigeants prennent conscience que le foot ne peut se jouer les uns sans les autres. Enfin, les joueurs, surtout dans les petits clubs, doivent bien comprendre que les cartons ruinent les clubs. »
Au final, lui qui, la saison dernière, « était à deux doigts d'arrêter », est reparti pour une nouvelle saison. Avec enthousiasme et humour.
