Après l'incendie, l'école continue au centre de loisirs

Après l'incendie, l'école continue au centre de loisirs

    Hier matin, 8 h 20, rue de Sénéfontaine, au quartier Saint-Jean. Les premiers parents des élèves qui fréquentent le groupe scolaire Marcel-Pagnol arrivent pour déposer leurs enfants. Ce matin, les petits de la maternelle ne passeront pas le portail de leur école, toujours fermée après l'incendie, vraisemblablement d'origine criminelle, qui s'est déclaré dans la nuit de lundi à mardi.

    La main bien serrée dans celle de leur papa ou de leur maman, ils continuent tout droit vers le centre de loisirs, situé quelques mètres plus haut. A travers le grillage qui entoure l'établissement scolaire, les enfants peuvent apercevoir les chaises, les tables, leurs jeux aussi, qui ont été sortis dans la cour pour être nettoyés après le sinistre. « Ma fille a pleuré parce que son école a brûlé. Elle a été très choquée et, moi, je suis dégoûtée », témoigne une mère.

    Les experts des assurances devaient visiter les lieux dans la journée

    Devant le centre de loisirs, la directrice de l'école maternelle accueille parents et enfants. Marie-Claire Dorne, profondément marquée elle aussi, explique que « l'école continue », qu'« il faut continuer à apprendre ». Elle précise également que le centre de loisirs étant trop petit pour accueillir les 83 élèves, seuls ceux de la grande section et ceux dont les parents travaillent et n'ont pas de solution de garde seront accueillis pour le moment . Hier, 17 enfants ont ainsi découvert l'univers qui sera le leur, tout au moins provisoirement.

    Les enseignants avaient pris soin de rapporter quelques éléments de décoration, qui ont pu être sauvés du sinistre, de manière à ce que leurs élèves ne se sentent pas complètement perdus. L'inspection académique a également dépêché sur place une psychologue scolaire pour apporter le soutien nécessaire.

    Les experts des assurances devaient se rendre sur le lieu du sinistre dans la journée. « Ils nous diront si la structure du bâtiment a été touchée ou pas », explique Franck Drains, conseiller pédagogique, représentant l'inspectrice de circonscription. Sous réserve de cet avis, l'inspection et la mairie espèrent pouvoir accueillir dès que possible les élèves de grande et moyenne section dans les deux classes les moins touchées par le sinistre.

    Les dortoirs pourraient être aménagés pour accueillir les plus petits, qui feraient leur sieste dans la salle de motricité.

    En attendant, les crayons de couleur ont été ressortis des pots. Dans l'une des salles mises à disposition par le centre de loisirs, l'imagination vagabonde à nouveau. Entre deux traits, une brunette confie, tout sourire, à la directrice : « Regarde ! J'ai perdu une dent et la petite souris est passée ! »