Escrime : Beauvais, une success story

Créée en 2003, l’Académie Beauvaisienne d’Escrime a remporté pour la première fois la Coupe d’Europe des clubs samedi en Italie.

 Vainqueur de la Coupe d'Europe samedi en Italie, Beauvais est le 3e club français seulement à inscrire son nom au palmarès de l’épreuve.
Vainqueur de la Coupe d'Europe samedi en Italie, Beauvais est le 3e club français seulement à inscrire son nom au palmarès de l’épreuve. Gilles Perrier

    Depuis samedi et la victoire à Caserte (Italie) sur les Romaines de Fiamme Oro (36-35), l'Académie Beauvaisienne d'Escrime (ABE) est le 3e club Français après le Lagardère Paris Racing et Levallois à trôner sur le toit de l'Europe. Explication d'un exploit énorme.

    La culture de la victoire

    La valeur n'attend pas le nombre des années. Une évidence, pour le club d'épée créé en 2003. En un peu plus de 15 ans, Beauvais compte aujourd'hui 47 médailles obtenues à des Championnats de France (de M15 à seniors). Une moisson impressionnante avec, en porte étendard, les trois titres de champion de France par équipes de N1 remportés par les féminines (2009, 2016, 2018) et les deux titres individuels de Jeanne Colignon (2011) et Mélissa Goram (2017). « Lorsqu'on a disputé la Coupe d'Europe pour la première fois (NDLR : 7e en 2008), je me suis dit il faut la gagner un jour … », sourit Emmanuel Mortecrette.

    Des défaites fondatrices

    Après y avoir goûté en 2008, Beauvais termine 4e de la Coupe d'Europe en 2010 et en 2017. L'ABE avait été éliminée en demi-finale à la mort subite par les Romaines de Fiamme Oro. « Cette défaite m'a marqué pendant un bout de temps », reconnaît Mortecrette. Comme ses épéistes, le maître d'armes à la haine de la défaite. « Elles ne la supportent pas, je ne la supporte pas, assure-t-il. Une défaite laisse tellement de traces et de cicatrices ! Mais on en a aussi besoin pour se construire et s'affirmer. Notre victoire de samedi s'est construite il y a deux ans quand on a perdu. »

    Une professionnalisation nécessaire

    Il assure avoir « tiré les enseignements » des échecs précédents. « La Coupe d'Europe, c'est une compétition particulière qui dure 7 heures, indique Emmanuel Mortecrette. C'est dur mentalement, physiquement et psychologiquement. » Si les épéistes ont des préparateurs mentaux, le club travaille depuis cette année avec un préparateur physique, présent en Italie samedi. « Il a joué son rôle entre les matchs, indique Mortecrette. Avant, je me dispersais, là je n'ai eu qu'à me centraliser sur l'aspect technique et les matchs. »

    Complicité et confiance

    « Quand on arrive en demie et en finale, je ne parle plus technique, glisse Emmanuel Mortecrette. Il faut juste que je porte mes filles. » Une phrase qui illustre la « confiance » réciproque et la complicité qui unit le maître d'armes et ses épéistes. Toutes soulignent d'ailleurs la force de ses mots. La preuve, ce SMS que lui a envoyé Hélène Ngom de retour en France : « Merci d'avoir été là ce week-end, ton soutien, ta confiance et la force que tu nous donnes à toutes. »