Quand les marionnettes deviennent thérapie Association

Quand les marionnettes deviennent thérapie Association

    Hier après-midi, Sylvie Hanquiez a reçu le deuxième prix création d'entreprise économie sociale et solidaire remis par le Roseau pour le concours Actifemmes 2008. Une belle récompense pour celle qui utilise les marionnettes comme moyen thérapeutique pour aider les publics en difficulté. « C'est un prix très important pour moi car il reconnaît mon action, indique-t-elle. Quant aux 1 000 â?¬ de dotation, ils vont me permettre de remplacer mon ordinateur portable. »

    Sylvie Hanquiez a créé l'association Jean de la Lune en 2000. « Au départ, je pensais plus faire du spectacle d'ombres et de marionnettes, raconte-t-elle. J'avais intégré la formation création d'entreprise du Roseau dans ce but. Et puis je suis tombée sur une formation marionnettes et thérapie, et j'ai su que c'était ça que je voulais faire. Je travaille sur la parentalité, la prévention de la violence et l'éducation de la vie affective et sexuelle. »

    « Un double de soi-même »

    Entre les mains de Sylvie Hanquiez, la marionnette va devenir un médiateur et permettre à des enfants ou à des adultes en difficulté d'exprimer des sentiments jusqu'alors enfouis. Elle intervient dans des centres de loisirs de Beauvais, dans un foyer d'action éducative et dans le quartier des mineurs de la prison de Liancourt. Dans ces ateliers, les participants fabriquent leur marionnette. Il faut en général trois séances de deux heures pour la réaliser. Ensuite, place au jeu lors de séances d'une heure.

    « La marionnette, c'est un double de soi-même, rappelle Sylvie Hanquiez. Elle permet de dire plus de choses que celui qui la fabrique. J'ai travaillé avec un homme qui avait des difficultés d'expression en public. Lorsque sa marionnette parlait, elle n'avait quasiment plus de problème d'élocution. Idem avec un garçon de 12 ans qui s'est servi de sa marionnette pour exprimer la part importante de féminité qui était en lui. Le jeu avec les marionnettes permet cela. L'aboutissement total, c'est de monter un spectacle, mais ce n'est pas toujours possible.

    Quand je travaille avec les enfants incarcérés, il s'agit de leur montrer qu'ils sont capables de faire quelque chose de bien. Cette prise de conscience évite en général la récidive. »