Des milliers de poissons tués : après la tornade, la fuite d’engrais liquide fait des ravages dans l’Oise

Selon la préfecture, la tornade survenue dimanche 23 octobre serait à l’origine de la fuite, dans la rivière Thérain, d’une substance mortelle pour la faune. Le cours d’eau traverse une quarantaine de communes du département, dont Beauvais et Montataire.

Beauvais (Oise), ce jeudi. Sur le seul tronçon qui le concerne, long de 1,5 km, Alain Ridel, garde-pêche, a récupéré plus d’une centaine de truites mortes mais aussi des gardons et des brochets. LP/Patrick Caffin
Beauvais (Oise), ce jeudi. Sur le seul tronçon qui le concerne, long de 1,5 km, Alain Ridel, garde-pêche, a récupéré plus d’une centaine de truites mortes mais aussi des gardons et des brochets. LP/Patrick Caffin

    « Cette pollution, elle flingue tout ! » Ce jeudi, en parcourant les berges du Thérain, sa rivière, Alain Ridel ne cache pas son abattement. Au fond de l’eau, quelques cadavres de poissons gisent encore. Garde-pêche assermenté depuis seize ans, ce retraité de Voisinlieu (un quartier beauvaisien) est responsable de 1,5 km de rivière sur la zone du Moulin de la Fos, à la sortie de Beauvais. « J’ai récupéré plus d’une centaine de truites mortes mais aussi des gardons, des brochets, relate-t-il. La nature commence à faire son œuvre, cela fait quatre jours maintenant. Les poissons morts sont emportés par le courant, recouverts par la vase ou mangés par les rats ou les canards. »

    Depuis qu’il est garde-pêche, Alain Ridel n’a jamais connu une pollution d’une telle ampleur. « C’est la pire dans le Thérain depuis au moins vingt ans, affirme-t-il. Il n’y a plus un poisson sur 25 km. Quand j’étais enfant, il y avait parfois des pollutions du même genre causées par l’usine de tapis et de couverture, Lainé. À l’époque, elle déversait des colorants. » Mercredi soir, la préfecture a annoncé un épisode de pollution majeur, interdisant la pêche, la consommation de l’eau par les animaux et les sports nautiques pendant dix jours, sur tout le tracé du cours d’eau, de la frontière ouest du département jusqu’à Saint-Leu-d’Esserent.