Elle rend hommage à la première journaliste

Elle rend hommage à la première journaliste

    Première femme journaliste, écrivaine engagée, collaboratrice de Jules Vallès, dreyfusarde, Séverine (1855-1929) aura marqué son époque. Caroline Rémy, c'est son vrai nom, nous aura notamment laissé près de 6000 articles et des recueils de textes sur les luttes sociales et féministes. Mais quatre-vingts ans après sa mort, à Pierrefonds, Séverine conserve encore sa part de mystère. La sortie d'un livre de référence, « Séverine, vie et combats d'une frondeuse », écrit par Evelyne Le Garrec, elle-même journaliste, va permettre de lever un coin de voile. L'ouvrage, que l'on peut se procurer à l'office de tourisme de Pierrefonds, regroupe de nombreux articles de Séverine et un portfolio de dessins de Colette Deblé.

    Une soixantaine de tableaux

    Artiste de renommée internationale, dont l'Å?uvre aborde la représentation des femmes dans l'histoire de l'art, Colette Deblé expose actuellement une soixantaine de lavis et peintures autour du personnage de Séverine. C'est donc à travers une soixantaine de tableaux que l'histoire de Séverine est proposée au public. Première femme journaliste à vivre de sa plume, elle publie des articles dans de multiples journaux, du « Gaulois » à « la Libre Parole ». Formée au journalisme par Jules Vallès, elle collabore avec lui puis dirige « le Cri du peuple » après sa mort. Mais en conflit avec Jules Guesde, elle quitte « le Cri du peuple » en 1888. Dix ans plus tard, sous le nom de plume d'Arthur Vingtras, Séverine publie des chroniques libertaires dans « la Fronde », le quotidien féministe de la journaliste Marguerite Durand, avec qui elle est très liée.

    Défendant l'émancipation des femmes et dénonçant les injustices sociales, elle prend part activement au soutien d'Alfred Dreyfus. Elle le défend dans plusieurs journaux d'Europe, considérant le capitaine Dreyfus comme un « prétexte au grand combat des idées ». Séverine adhère, en 1921, au Parti communiste qu'elle quitte deux ans plus tard pour ne pas rompre avec la Ligue des droits de l'homme qu'elle avait contribué à créer. C'est cette riche histoire que Colette Deblé vous propose de découvrir à travers ses lavis et peintures.

    Exposition « Séverine », au châteaude Pierrefonds, jusqu'au 20 décembre. Ouvert du mardi au dimanche, de 10 heures à 13 heures et de 14 heures à 17h30.Tarif: de 4,50 à 7 â?¬.