L’abbatiale de Saint-Leu-d’Esserent en trois anecdotes

L’office de tourisme y organise plusieurs visites cet été, dont une se tient ce vendredi.

 L’abbatiale de Saint-Leu d’Esserent a été construite entre 1140 et 1210.
L’abbatiale de Saint-Leu d’Esserent a été construite entre 1140 et 1210. LP/Simon Gourru

    Depuis 1210 et la fin de sa construction, son ombre veille sur la commune. Détonante par son imposant gabarit dans une ville de taille modeste, un peu plus de 4 500 habitants, l'abbatiale de Saint-Leu-d'Esserent fait partie des joyaux du patrimoine de l'Oise.

    Afin de mieux comprendre l'histoire et l'installation de ce site historique, l'office de tourisme organise régulièrement des visites guidées, dont une a lieu ce vendredi. Voici trois anecdotes pour faire connaissance avec cet édifice qui fit partie de la première liste nationale des Monuments classés, en 1840.

    Ce n'est pas une abbatiale

    Malgré son appellation usuelle, que l'on retrouve sur les panneaux de la ville, l'abbatiale de Saint-Leu n'en est en fait pas une.

    « Il s'agit en réalité d'une église prieurale, détaille Anthony Tartaglione, l'un des deux guides de l'office de tourisme dans la bâtisse. On parle d'abbatiale lorsque l'église est reliée à une abbaye, ce qui n'était pas le cas puisque Saint-Leu-d'Esserent était en réalité reliée jusqu'à la Révolution française au prieuré clunisien la jouxtant, dont il reste encore quelques vestiges. »

    Un abus de langage qui, pour le guide, pourrait avoir deux raisons. « C'est déjà plus simple à prononcer mais la stature de cette église peut expliquer aussi qu'on la voyait plus importante que ce qu'elle n'était. »

    Une abbatiale aux vitraux modernes

    C'est un élément qui frappe les visiteurs dès le seuil franchi : les vitraux ne sont pas d'époque mais datent de 1960. Un contraste surprenant dans cet édifice ancien qui s'explique par les dégâts subis lors de la Seconde Guerre mondiale.

    « En 1944, une bombe a percé le toit avant de souffler l'entièreté des vitraux. Heureusement, l'impact ne déclenchera aucune explosion, mais suffira à détruire les vitraux d'époque », poursuit le guide.

    Bombardement de l’abbatiale de Saint-Leu d’Esserent en 1944. DR.
    Bombardement de l’abbatiale de Saint-Leu d’Esserent en 1944. DR. LP/Simon Gourru

    « Si le lieu a été bombardé par les Alliés, c'est notamment pour le réseau de carrières local qui servait d'usine de montage pour les fameuses bombes V1, utilisées par l'armée allemande. » Une exposition est d'ailleurs en cours de préparation par l'association Héritage Lupovicien à propos de ces vitraux.

    Une église biscornue

    A la suite du bombardement de 1944, une série de fouilles est organisée et permet de mettre au jour les particularités de cet édifice pas tout à fait d'équerre.

    « La façade occidentale est excentrée, le portail désaxé, le sol en pente, égrène Antony Tartaglione. L'explication se trouve dans les fondations. Il semblerait qu'une église plus petite se trouvait sur l'emplacement de l'actuelle et dont certains éléments furent réutilisés pour bâtir l'abbatiale, donnant ce monument légèrement irrégulier. »

    Visite guidée de l'abbatiale de Saint-Leu-d'Esserent par l'Office de tourisme Creil Sud Oise. Ce vendredi et le vendredi 21 août, à 17 heures. Durée : 1h30. Tarif : gratuit pour les enfants, jusqu'à 5 € pour les adultes. Renseignements : 03.75.19.01.70.