Les années 1920 s'affichent

Les années 1920 s'affichent

    Deux expositions en un seul lieu, l'espace Saint-Pierre-des-Minimes de Compiègne. Et toutes deux de qualité, avec, d'une part, les affiches de films signées de Michel Landi et d'autre part, des robes et costumes de ces années 1920 qui ont été les vedettes du récent Festival du film de Compiègne. Dépêchez-vous si vous êtes intéressé car elles se terminent aujourd'hui à 18 heures !

    « Ces tenues ont été prêtées par l'Historial de la Grande Guerre de Péronne. Elles illustrent l'ambivalence de cette époque, partagée entre le deuil et l'envie d'oublier, de faire la fête », explique Jessie Guyot, commissaire de cette exposition. En compagnie de Claire Iselin, conservatrice des musées de Compiègne, elle a participé à lamise en scène de ces vêtements venus du siècle dernier. « Ces robes notamment sont très fragiles et nous devons les préserver de l'humidité, du soleil et même des insectes », confie Jessie Guyot. Ceci sur le plan technique, mais un regard vers les vitrines où ces témoignages de la mode des années 1920 sont sagement exposés permet de voyager véritablement dans l'histoire. Ainsi peut-on voir l'un des tout premiers et célèbres chapeaux cloches.

    Le besoin de se montrer

    Ici, c'est un chapeau plus strict mais néanmoins orné d'un colibri bleu qui s'offre au regard. « Il y a aussi une tenue masculine dont les bottines pourraient curieusement appartenir à une femme car elles sont très fines », constate Jessie Guyot, qui évoque les deux facettes de ces années qui ont fait suite au premier conflit mondial : « Dès la signature de l'Armistice, le deuil s'est installé dans beaucoup de familles, nombreuses étaient les femmes à avoir perdu un mari, un père ou un enfant. Leurs robes étaient alors très longues, noires, avec des cols montant très haut. Puis vinrent les Années folles et le besoin de se montrer. Les jeunes, notamment ceux de familles aisées, se sont tournés vers des tenues colorées, faites de tissus fins et vaporeux. Les robes deviennent très courtes et dotées de volants, tout virevolte et la mode contribue au désir des femmes de se faire plus coquettes », détaille Jessie Guyot qui montre un poudrier orné de perles et de strass ou de deux exemplaires du « Petit Echo de la mode » datés de juillet 1927 et de janvier 1931. « Pour la première fois, de sa propre volonté, la femme se libère », ajoute la commissaire de cette exposition. L'autre attrait de cette exposition prend place sur les murs. Parmi les 1 500 affiches de films créées par Michel Landi, quelques-unes sont présentées, telles celles qui ont contribué au succès de « Danton », « Carmen », «Don Giovanni », « Canicule », ou encore celle de « Harem » qui valut à son auteur un César en 1985. La gigantesque affiche du « Plus Grand Cirque du monde » voisine avec le tableau original de Michel Landi.

    Saint-Pierre-des-Minimes, ouvert de 14 heures à 18 heures. Entrée libre. Renseignements au 03.44.20.26.04.