Manger bio et local : dans le Noyonnais, il cultive des cerises rares pour un jus inédit

Un jeune agriculteur de l’Oise tente le pari d’une production de cerises bio. Il utilise ce fruit du mois de juin pour sa fabrication de jus et la demande est déjà là.

 Pierre Maclart souhaite multiplier la production par 8 pour vendre des cerises à consommer.
Pierre Maclart souhaite multiplier la production par 8 pour vendre des cerises à consommer. LP/Élie Julien

    Au cœur du Noyonnais, dans l'extrême nord-est de l'Oise, un champ accueille un verger un peu particulier. Une centaine de jeunes cerisiers ont été plantés il y a 5 ans à Amy. En ce mois de juin, les quelques cerises qui ont résisté aux derniers orages et aux gelées tardives commencent à rougir.

    Si le territoire est connu pour sa production particulière de fruits rouges, avec un marché traditionnel qui leur est consacré tout l'été à Noyon depuis 32 ans, les cerisiers ne sont pas légion. C'est pourquoi Pierre Maclart, jeune agriculteur bio de 33 ans, installé à Autheuil-en-Valois, a voulu tenter le pari.

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    Ce producteur de pommes en est persuadé : « Il y a un marché à construire autour de la cerise bio, la demande est là ». S'il fournit de nombreuses associations pour le maintien d'une agriculture paysanne (Amap) de l'Oise avec les jus de pommes qu'il produit sur 30 ha, il utilise seulement ses cerises pour créer un jus de pommes-cerises totalement détonant.

    Pierre Maclart produit différents jus, en plus du pommes-cerises./LP/Elie Julien

    L'an dernier, avec ses 6 salariés, il a pu récolter à la main près d'une tonne de ces petits fruits dont les merles raffolent. Après les avoir passées dans le pressoir, 700 l de jus ont pu être extraits. « Nous utilisons 7 l de cerise pour 100 l de jus de pommes », confie Pierre. Mais cette année, il table sur seulement 300 kg en raison des gelées du mois de mai.

    800 cerisiers bientôt plantés

    La cueillette se fait de mi-juin à mi-juillet. Une récolte étalée qu'il a pu tester sur ses pommes et qui permet de lutter contre les différents aléas. De la griotte, de la guigne et une variété typique noyonnaise qui ont des caractéristiques différentes pour lutter contre les maladies ou le climat. « Même si la terre limoneuse est propice et l'ensoleillement largement suffisant, cela permet d'éviter de tout perdre », explique le trentenaire, pédagoge.

    Et comme l'appétit vient en mangeant, Pierre Maclart ne veut pas s'arrêter là. Il prévoit de planter environ 800 cerisiers au total. « Le jus pommes-cerises (vendu entre 4 et 5 euros le litre) est l'une de nos meilleures ventes, de nombreux clients nous demandent des cerises bios, observe-t-il. Selon lui, il y a toute une filière à créer.

    Pierre Maclart souhaite planter 800 cerisiers./LP/Elie Julien

    Des confitures, du pétillant ou de l'alcool de cerise, la liste de produits qu'il entrevoit de produire est longue. Il y aura bien sûr aussi la vente directe à sa ferme des Charmettes à Autheuil-en-Valois, sur les marchés, mais aussi dans les dizaines d'Amap qu'il livre. Aucune intervention de produit phytosanitaire sur les deux premières années de récolte, des arbres qui produisent au bout de 3 ans et de l'herbe entre les rangs pour créer une zone de tampon écologique qui abrite la faune nécessaire, la formule séduit déjà.

    « On en rêve de ses cerises, il ne faut pas qu'il hésite ! », encourage, enthousiaste, Camille Michel, membre du conseil collégial de l'AMAP d'Orry-la-Ville.

    • TARIF : entre 4 et 5 euros le litre de jus pommes-cerises.OÙ
    • EN TROUVER : la ferme des Charmettes, 14 rue Bernard-Lavoisier à Autheuil-en-Valois.
    • PLUS D’INFOS : renseignements au 06.60.16.27.64 et sur www.facebook.com/fermedescharmettes