Melun : trois cents manifestants contre la réforme des retraites

Retraités, enseignants, épaulés par quelques salariés du privé et des jeunes, ont crié leur refus de cette réforme.

 Melun, ce samedi. Dans le cortège, se trouvaient des enseignants, des retraités, des cheminots et quelques salariés du privé.
Melun, ce samedi. Dans le cortège, se trouvaient des enseignants, des retraités, des cheminots et quelques salariés du privé. LP/F.L.

    Trois cents personnes, selon les organisateurs comme selon les forces de l'ordre, ont manifesté ce samedi après-midi dans les rues de Melun contre la réforme des retraites.

    « On propose des dates d'expression différentes pour ceux qui ne peuvent pas venir en semaine, explique Patrick Masson, secrétaire général de l'Union départementale CGT 77. Nous étions là le 5 et le 10 décembre, nous serons là mardi prochain. »

    Dans ce cortège mobilisé à l'appel de la CGT, FO, Unsa, FSU et Solidaires, on trouvait beaucoup de retraités comme Eric, 60 ans, ancien employé d'Orange, qui refuse de « donner du fric aux fonds de pension. Et cette réforme, c'est encore une fois, travailler plus pour avoir moins. » « Les retraites, c'est une question de solidarité. Je pense à mes enfants », soupire Bruno, à la retraite depuis quelques mois.

    « Je n'ai pas envie de faire deux ans de plus »

    Les enseignants aussi étaient présents à l'image de Claire, professeure de 56 ans dans un lycée de Melun. « Je n'ai pas envie de faire deux ans de plus et de partir à 64 ans », déplore-t-elle. « Nous, on maîtrise bien le gel du point d'indice de nos salaires, donc on imagine bien que ce sera pareil avec les points de la retraite, ironise Irvin, 38 ans, professeur des écoles à Vincy-Manoeuvre. Un autre système est possible, si on taxe plus les revenus des produits financiers. »

    Dans une foule dont la majorité est née avant 1975 se sont glissés des enfants mais aussi des jeunes adultes accompagnant leurs parents, comme Thaïs 18 ans. « Je suis là pour mon avenir, affirme-t-elle fièrement. Ici, à Melun, c'est une université de droite, c'est pour cela qu'il y a peu d'étudiants dans nos rangs. » « Mes amis étudiants sont mobilisés, mais pas tous les jours », assure Louis, 23 ans, en alternance chez Orange.

    « Si les retraites diminuent, la consommation diminuera aussi »

    Si la perspective de la retraite pour eux un peu lointaine, ils n'en sont pas moins inquiets. « Il faudra donc vendre sa maison, pour ceux qui en ont une, pour pouvoir s'occuper de nos vieux parents qui n'auront qu'une petite retraite ? interroge Philippe, 38 ans, qui a fait un piquet de grève avec ses collègues chez Orange à Vaux-le-Pénil. Et puis on ira à la soupe populaire pour pouvoir manger. »

    Philippe, 51 ans, dessinateur industriel, s'émeut aussi à l'idée d'avoir peu de revenus pour vivre, une fois à la retraite. « Car j'aimerais bien pouvoir aider mes enfants, souffle-t-il. Mon plus jeune enchaîne les petits boulots après avoir arrêté après le bac. Un système à points le pénalise déjà. De toute façon, si les retraites diminuent, la consommation diminuera aussi. Et toute l'économie en pâtira. »