Meurtre de Julien Videlaine dans l’Oise: Muhittin Ulug savait-il qu’il poignardait l’amant de sa fille ?

Le procès de cet homme de 53 ans, jugé pour avoir porté 18 coups de couteau à Julien Videlaine, en 2014, à Nogent-sur-Oise, a débuté ce lundi, devant la cour d’assises, à Beauvais. Eludant la plupart des questions, il s’est présenté comme un bon père de famille, à l’opposé du portrait d’un Kurde rigoriste interdisant les relations masculines à ses filles.

Muhittin Ulug est accusé d'avoir tué Julien Videlaine de 18 coups de couteau, à Nogent-sur-Oise, le 24 juillet 2014. Il est jugé depuis ce lundi devant la cour d'assises de l'Oise. DR
Muhittin Ulug est accusé d'avoir tué Julien Videlaine de 18 coups de couteau, à Nogent-sur-Oise, le 24 juillet 2014. Il est jugé depuis ce lundi devant la cour d'assises de l'Oise. DR

    La tenue choisie par l’accusé de 53 ans, tout de noir vêtu, n’est pas sans lien avec son regard. Sous d’épais sourcils froncés, Muhittin Ulug lance de brefs coups d’œil vers la salle d’audience, composée en grande partie de personnes de sa famille ou de membres de la communauté kurde. Il évite, en revanche, ceux qui lui font face. Assise sur le banc des parties civiles, la famille Videlaine est là, dans l’attente d’un dénouement espéré depuis le 24 juillet 2014.

    Ce jour-là, à Nogent-sur-Oise, Julien, alors âgé de 20 ans, militaire affecté à la base aérienne de Creil en tant que mécanicien, a été poignardé à mort par l’accusé, père de la fille qu’il fréquentait en secret depuis plus de deux ans. Pendant huit ans, ses proches ont dû subir tour à tour la fuite de Muhittin Ulug en Turquie, les difficultés d’une extradition survenue en 2019, puis le report de la première audience, en mars dernier, à la suite d’un étonnant imbroglio parmi les avocats.