Montupet toujours au chômage partiel

 Montupet toujours au chômage partiel

    Alaingneville, les nuages noirs planent toujours au-dessus de Montupet, usine spécialisée dans les culasses automobiles qui compte 650 salariés. Depuis septembre 2008, l'usine Montupet, comme de nombreux sous-traitants du secteur, doit faire face à la crise. La fermeture totale des lignes de production pendant quatre semaines en décembre 2008, puis la mise en place de plusieurs dispositifs successifs de chômage partiel n'ont pas permis de résoudre les problèmes économiques. Les ouvriers doivent toujours chômer entre sept et huit jours par mois jusqu'à la fin de l'année. Avec une lourde perte de salaire. Malheureusement, la reprise de l'activité n'est pas espérée avant la fin de l'année 2010.

    « Nous restons dans le rouge à - 35 % de notre activit?

    Mercredi, à l'initiative de la CFDT, un débrayage de deux heures a même été suivi à la suite du licenciement â?? jugé injustifié par les syndicats â?? de deux salariés: « Cela fait trois ans que je travaille au service maintenance et on ne m'avait jamais rien reproché jusqu'à présent, lâche un des deux ouvriers concernés par la procédure de licenciement. Je ne comprends pas ce qui m'arrive. Le motif de la direction n'est pas justifié. Nous pensons qu'ils profitent de la crise pour réduire le personnelâ?¦ » Des arguments balayés par le directeur du site, Pascal Dupont: « Nous ne sommes pas dans une logique de plan social déguisé. Ce n'est pas dans les habitudes de l'entreprise. Ces deux salariés ont été licenciés uniquement pour insuffisance professionnelle. » Le directeur du site de Laigneville explique au contraire que son entreprise tente de tout faire depuis plus d'un an pour éviter de recourir à un plan social: « Depuis le début de l'année, nous avons été dans l'obligation de poursuivre ces mesures de chômage partiel. Après une baisse de notre activité de 50 %, nous avons assisté à une petite reprise liée à la demande de culasses pour les petits modèles automobiles, mais restons toujours dans le rouge à - 35 %. La situation devrait encore rester fragile au premier semestre 2010. Nous misons sur une reprise pour la fin 2010 avec le lancement notamment de nouveaux produits. Dans cette logique, nous devons absolument maintenir nos ressources intactes. Nous avons besoin du savoir-faire de nos salariés, car les produits sont et seront de plus en plus complexes à fabriquer. »

    Ce choix stratégique ne peut tenir sur la durée qu'à la seule condition d'une reprise de l'activité: « On a réussi à tenir ce cap depuis plus d'un an. Les ouvriers ont fait de grands sacrifices. Nous attendons tous des jours meilleurs avec une grande impatience. »