Oise : à l’établissement de santé mentale, un juge contrôle les hospitalisations sous contrainte

Trois fois par semaine, l’une des salles d’audience du tribunal de grande instance de Beauvais se délocalise à l’hôpital psychiatrique de Clermont. Un juge vient s’assurer que tout va bien pour les patients et décide de leur maintien ou non. Ces audiences sont publiques.

Les patients hospitalisés sous contrainte l’ont été soit à la demande d’un proche ou du médecin traitant, soit par décision préfectorale à la suite de troubles à l’ordre public et/ou mise en danger des personnes (illustration). LP/Olivier Corsan
Les patients hospitalisés sous contrainte l’ont été soit à la demande d’un proche ou du médecin traitant, soit par décision préfectorale à la suite de troubles à l’ordre public et/ou mise en danger des personnes (illustration). LP/Olivier Corsan

    Accompagnée de son avocat commis d’office et de deux infirmières psychiatriques, Monique (le prénom a été changé), 79 ans, s’agrippe à son sac à main noir. Elle entre dans l’annexe du tribunal de grande instance de Beauvais installée sur le site clermontois du Centre hospitalier isarien (CHI), établissement public de santé mentale. Ses épaules sont basses, ses traits tirés, ses cheveux gris mi-longs ramenés dans une queue-de-cheval par un élastique bleu ciel. Hospitalisée en urgence à la demande d’un tiers depuis le 4 juillet, Monique passe aujourd’hui devant un juge des libertés et de la détention (JLD) pour contrôler que son hospitalisation, tant sur la forme que sur le fond, se passe dans de bonnes conditions et continue de se justifier.

    « Dans le compte rendu médical, explique la juge Allibert, je lis que vous avez une humeur plutôt négative, avec des idées noires. C’est toujours le cas ou bien le traitement vous aide-t-il ? » Monique hésite et, finalement, ne répond pas vraiment à la question. « Je ne suis pas bien ici… Je souffre », dit-elle, comme pour elle-même. « Vous souhaiteriez sortir de l’hôpital, c’est ça ? » La patiente acquiesce.