Oise : ils réclament des classes spécialisées pour scolariser leurs enfants

Un collectif de parents d’enfants atteints d’autisme s’est constitué dans l’est du département. Il dénonce le manque de classes Ulis pouvant accueillir ces enfants.

 Les parents d’enfants autistes réclament plus de classes pour accueillir leurs enfants et permettre leur scolarisation.
Les parents d’enfants autistes réclament plus de classes pour accueillir leurs enfants et permettre leur scolarisation. LP/Elie Julien

    « L'avenir de nos loulous extraordinaires en dépend ! » Le message lancé par Céline Fontaine Pournin et Laëticia Gallet est poignant. Ces deux mères du Compiégnois se sont lancées, depuis quelques semaines, à la recherche de parents d'enfants autistes qui connaîtraient le même problème qu'elles.

    « Nos enfants sont en maternelle dans des classes du public, débute Laëtitia. On souhaite qu'ils continuent en élémentaire. Mais pour cela, ils doivent bénéficier de classes Ulis (unités localisées pour l'inclusion scolaire). Or à Compiègne ou Noyon, c'est le désert! » Selon elles, au moins 35 enfants de 4 à 12 ans sont concernés dans le secteur. « Les classes les plus proches sont à Crépy-en-Valois, Senlis, Pont-Sainte-Maxence », énumère Céline, maman de Corentin, 4 ans.

    « On veut nous pousser vers les établissements spécialisés »

    Pour soutenir leur initiative, l'association compiégnoise l'Eclosion bleue s'associe à cette demande d'ouvertures de classe Ulis à Compiègne et Noyon. Son président, David Teixeira, voit son fils, autiste, s'épanouir dans l'une de ces structures, à Pont-Sainte-Maxence. « Il est heureux d'aller à l'école, côtoie d'autres enfants en récréation et profite d'un super suivi dans cette petite classe de moins de 10 élèves ».

    Toujours selon le collectif, ces enfants sont sinon obligés de redoubler dans l'attente d'une place ou sont tristement déscolarisés. « On veut nous pousser vers les établissements spécialisés », accuse Céline. Des établissements que n'apprécient pas les parents d'enfants handicapés.

    L'objectif de cette mobilisation est aussi de « faire connaître ces classes et leur réussite », promeut David Teixeira. En attendant la décision de l'Education nationale et les avis de la Maison départementale des personnes handicapés (MDPH), décisionnaires en la matière, ces parents peuvent déjà compter sur le soutien de Philippe Marini, le maire (LR) de Compiègne. « J'en ai parlé avec l'Education nationale à plusieurs reprises. On a les effectifs pour l'ouverture de ces classes », argue l'édile. La cité impériale compte déjà 4 classes de la sorte. L'Oise en dispose de 69.

    À la MDPH, on assure « étudier 10 000 dossiers d'enfants handicapés chaque année » dans le département. « 15 personnes sont mobilisées pour donner un avis sur la capacité de scolarisation des enfants, la nécessité d'une auxilaire de vie scolaire. Un avis est émis sous deux mois, un délai reconnu comme exemplaire en France », souligne Isabelle Massou, la directrice. L'ouverture de classes Ulis, ou non, sera connue dans quelques mois.

    Élèves handicapés dans l'Oise : 12,3 % de besoins non couverts

    Par ailleurs, Pierre Ripart, secrétaire départemental du Snuipp-FSU, alerte sur l'accompagnement des enfants en situation de handicap dans l'Oise. D'après une estimation du syndicat, « au moins 80 élèves n'auraient pas d'AVS depuis la rentrée », alors qu'ils y ont droit. Les difficultés, d'après lui, se concentrent sur le secteur du bassin creillois. Une situation qui fait écho à la colère de François Ruffin, le député (LFI) de la Somme, à l'Assemblée nationale.

    C'est la MDPH qui définit, pour l'enfant reconnu handicapé, le nombre d'heures d'AVS dont il a besoin, avant de transmettre une « notification » à l'Education nationale qui procède au recrutement.

    « Actuellement, nous avons 12,3 % des besoins qui ne sont pas couverts », explique Jacky Crépin, directeur académique de l'Oise, qui précise toutefois que ce chiffre est en baisse par rapport à l'année dernière (15 %). « Nous avons les possibilités de recruter mais il manque des candidats sur certains secteurs », précise-t-il. Pourtant, le nombre total d'enfants reconnus comme handicapés et ayant droit à une AVS a augmenté par rapport à l'année dernière : 2 546, contre 2 055.