Plus de 12 000 arbres plantés dans l’Oise pour renouveler la forêt

Les attaques de scolytes - coléoptères sources de nombreux dégâts - ont eu raison de 60 hectares d’épicéas en forêt de Laigue. Le Plan de relance de l’Etat permet en effet à l’ONF de reboiser les parcelles qui ont subi des coupes rases.

 Forêt de Laigue, ce vendredi. Le plan de relance de l’Etat permet de débloquer des fonds pour repeupler la forêt.
Forêt de Laigue, ce vendredi. Le plan de relance de l’Etat permet de débloquer des fonds pour repeupler la forêt. LP/Stéphanie Forestier

    L'Office national des forêts ( ONF) s'est lancé dans une campagne de reboisement à grande échelle. Près de Compiègne, plus de 12 000 arbres ont été plantés ces derniers jours en forêt de Laigue. Le tout sur 8 hectares de parcelles malades, attaquées par de petits insectes, les scolytes, qui s'attaquent aux épicéas et les rongent de l'intérieur.

    Pas d'autre choix que de couper les arbres prématurément, puis de les vendre comme bois de chauffage. Afin d'éviter la prolifération de ces parasites, l'ONF a ainsi dû abattre 60 hectares de ces résineux en sursis dans cette forêt domaniale de 3 827 hectares.

    Des essences qui sauront s'adapter au changement climatique

    « Le Plan de relance de l'Etat (200 millions d'euros pour replanter 45 000 hectares de forêts en France) nous permet de renouveler la forêt et de favoriser des essences d'arbres qui ont toutes leur utilité et sauront s'adapter aux changements climatiques », assure Guillaume Declochez, agent ONF.

    Forêt de Laigue, ce vendredi. Les tubex protègent le plant des animaux tout en lui apportant un arrosage naturel. Ils seront enlevés d’ici 5 ou 6 ans. LP/S.F.
    Forêt de Laigue, ce vendredi. Les tubex protègent le plant des animaux tout en lui apportant un arrosage naturel. Ils seront enlevés d’ici 5 ou 6 ans. LP/S.F. LP/Stéphanie Forestier

    Ainsi 70 000 euros ont été débloqués pour cette première plantation de 8 hectares. Les plants proviennent d'une pépinière de l'ONF, en Seine-Maritime. La moitié des 12 000 arbres seront des chênes qui serviront à fabriquer, dans 50 ans, des tonneaux ou encore des charpentes pour le bâtiment.

    Les autres essences (bouleaux, charmes, hêtres…) recréeront une ambiance forestière. Ces dernières poussent plus vite que le chêne. De quoi calmer un peu les esprits. En effet, nombreux sont les promeneurs qui pestent contre les coupes qu'ils associent à une commercialisation excessive de bois.

    400 hectares replantés d'ici 4 ans

    La semaine prochaine, les plants de chênes seront protégés par des tubes en plastique appelés tubex, supportés par des piquets. « Ils ont trois fonctions, explique le forestier. Ils évitent que le gibier ne les mange, nous permettent d'identifier plus facilement les parcelles reboisées et provoquent des mini-effets de serre. La rosée s'y dépose le matin et arrose naturellement le plant. » Une fois que l'arbre aura atteint une taille raisonnable, d'ici 5 ou 6 ans, ces tuteurs protecteurs seront enlevés.

    Au total, l'ONF ambitionne de replanter 400 hectares dans les quatre ans, en plus du renouvellement classique du massif, qui représente 50 hectares par an.

    LP/ S.F.
    LP/ S.F. LP/Stéphanie Forestier