Ressons-sur-Matz : c’est parti pour la démolition de la friche Yoplait

Depuis quelques jours, une pelleteuse commence un long travail de déconstruction. Pendant 8 mois, elle va grignoter plus de 55 000 m² de bâtiments. En face, les premiers logements vont sortir de terre.

 Ressons-sur-Matz, mardi. Avec le début de la démolition de l’usine Yoplait, le maire Alainde Paermentier espère voir des logements pousser sur le site.
Ressons-sur-Matz, mardi. Avec le début de la démolition de l’usine Yoplait, le maire Alainde Paermentier espère voir des logements pousser sur le site. LP/E.J.

    « Ce sont 100 ans d'histoire de la laiterie, de la commune, qui disparaissent. » Cette fois, il en est bien terminé de l'existence de Yoplait et Candia à Ressons-sur-Matz. Depuis le début du mois, une pelleteuse a attaqué la démolition de l'ancienne usine de 55 000 m² qui fabriquait 80 000 yaourts par an et s'occupait de plus 50 M de litres de lait depuis 1914. Fermé depuis 2006, le site de 9 ha, racheté par General Mills, va être totalement rasé d'ici au mois de mars. Huit mois de chantier durant lesquels des milliers de camions de matériaux devront être acheminés.

    Des projets vite abandonnés

    « Peut-être qu'avec ce terrain à nu, le groupe trouvera des promoteurs plus intéressés », espère le maire (LR), Alain de Paermentier. Une démolition, dont le coût est estimé à 800 000 €, qui fait d'autant plus mal au cœur des anciens salariés que des travaux de modernisation avaient eu lieu avant la fermeture et l'abandon de ses 310 salariés. Ce sont des locaux, toujours surveillés et encore en bon état, qui sont détruits. « On a bien essayé d'y installer une ou deux entreprises de logistique, en vain », regrette le premier magistrat.

    Un moment, le rêve de voir 147 pavillons sortir de terre a fait briller les yeux de cette municipalité de 1 700 habitants. « Achat des terrains, démolition, dépollution, viabilisation, le coût était estimé à 22 M€ pour les promoteurs intéressés, se souvient l'élu. Mais pour atteindre l'équilibre financier, il fallait que l'on paye les 2,9 M€ estimés à la création des réseaux et la voirie. Ce n'est pas imaginable, même avec des subventions. »

    Des logements et une crèche à la place des parkings

    L'édile a alors pris la main sur le sujet. « On manque de terrains, ceux disponibles se vendent en quelques jours », souligne Alain de Paermentier. Il achète alors les parkings de l'usine situés en face et les revend à un promoteur immobilier qui va réaliser 51 logements intergénérationnels et une crèche. « On passe de 10 places le matin à 20 places sur toute la journée. La vente du terrain rembourse la construction de la crèche en dessous de ces logements », calcule le maire.

    Un nouveau projet d'éco-quartier, avec 60 logements, une fois la démolition terminée, serait déjà dans les cartons de General Mills. Cette fois, la municipalité reste prudente.