Oise : Edith veut colporter l’art du cirque de village en village

Sommereux, vendredi. Edith Boudard veut lancer des ateliers itinérants de cirque en attelage avec ses chevaux de trait.
Sommereux, vendredi. Edith Boudard veut lancer des ateliers itinérants de cirque en attelage avec ses chevaux de trait. (LP/C.F.)

    Vous l'avez peut-être croisée cet été sur la place Jeanne-Hachette de Beauvais ou au quartier Saint-Lucien, sur l'espace des Boîtes à jeux. Au côté de l'association la Ludo Planète, Edith Boudard, 24 ans, a proposé aux petits comme aux plus grands des initiations aux arts du cirque, jonglage et autres exercices d'équilibre sur boule. Premiers contacts avec le public pour cette jeune femme de 24 ans, à la fois réservée et déterminée, qui, sous l'oeil bienveillant de sa famille et d'associations déjà bien implantées, ambitionne de faire sa place parmi les acteurs culturels du Grand Beauvaisis.

    «Mon but c'est de développer la pratique artistique dans les campagnes, là où l'accès à la culture est moins facile», explique Edith, qui a grandi dans le village de Sommereux, à quelques kilomètres de Grandvilliers.

    Son père faisait déjà des spectacles de clown

    Pour mener à bien ce projet, elle a créé une association au printemps dernier, qu'elle a joliment baptisée «Les colporteurs de cailloux ». «Les colporteurs c'étaient ceux qui se déplaçaient de village en village pour apporter quelque chose », rappelle Edith. Or chacun est capable d'apporter quelque chose, à commencer par l'émotion. Quant aux cailloux, ils portent la mémoire du monde, on peut les échanger, les partager. Pour moi, la culture artistique c'est comme un caillou. »

    Depuis la petite enfance, la route d'Edith a été semée de ces petits cailloux. « Mon père faisait un peu de clown, il animait aussi des balades contées avec notre âne », raconte-t-elle. Avec mes soeurs, on allait régulièrement aux spectacles. » L'option « théâtre » qu'elle choisit au lycée Jeanne-Hachette, à Beauvais, lui permet de vaincre sa timidité. C'est en classe de première, qu'elle découvre le cirque à l'école de la Batoude, au quartier Saint-Jean, «Dans le cirque, il y a du théâtre mais c'est moins conventionnel », fait observer Edith.

    Ce sera une vraie révélation. «J'étais tout le temps là-bas !, se souvient la voltigeuse. Le mercredi, je participais bénévolement à l'encadrement des ateliers pour les enfants. Je n'ai pas eu mon bac mais j'ai rassuré ma mère en décrochant mon BPJEPS (brevet professionnel de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport) que la Batoude m'a encouragé à passer et j'ai intégré l'équipe. »

    Elle veut se construire une roulotte

    A son CV, Edith a accroché récemment un diplôme atypique : un certificat de spécialisation de cocher. Car son aventure artistique et culturelle, c'est en attelage qu'Edith va la vivre, avec Cérès et Dyonisos, les deux chevaux de trait qu'elle a achetés en novembre 2015, les sauvant ainsi de la boucherie. «Ce sont des animaux qui ne se laissaient pas du tout toucher, raconte Edith. C'est vrai que je me suis lancé un petit défi. Il y a un gros travail d'approche et de manipulation à faire avant de pouvoir passer au travail de débourrage. »

    La jeune femme peut compter sur son expérience acquise auprès des chevaux et des ânes de la maison familiale ainsi qu'aux Ateliers du Val de Selle, à Conty (Somme) où elle a déjà pratiqué l'attelage.