Brown affaibli par le scandale

Brown affaibli par le scandale

    Il n'avait vraiment pas besoin de cela ! Le parti de Gordon Brown, le Premier ministre britannique travailliste, était déjà au plus bas dans les sondages. Le scandale des notes de frais des députés vient de forcer le président de la Chambre des communes, le travailliste Michael Martin, à démissionner. Du jamais-vu ! Et le Premier ministre se retrouve éclaboussé, jugé incapable d'avoir pris la mesure de la colère des citoyens. Députés travaillistes et conservateurs ont profité du laxisme des règles contrôlant les dépenses des élus. Des sanctions ont été prises des deux côtés. Mais David Cameron, le leader du Parti conservateur, a réagi plus vite et mieux. Ce que la presse, qui n'aime guère Brown, s'est fait un plaisir de souligner.

    Pas question de dissoudre la Chambre

    La démission de Michael Martin, qui n'avait rien fait pour remettre les députés au pas, est certes un soulagement. Mais le soufflé est loin d'être retombé. Hier, la Chambre des lords a suspendu deux de ses membres, reconnus coupables de trafic d'influence : une décision sans précédent depuis plus de trois siècles ! D'autres têtes, dont des membres du gouvernement, pourraient encore valser, et jusqu'à cinquante députés travaillistes seraient privés de l'investiture du Labour lors des prochaines élections. Brown promet de procéder « à un grand nettoyage » et de mettre en place « un nouveau système ».

    Trop tard ? Le pire, pour Brown, est encore à venir. David Cameron clame que « la meilleure façon de régler cette question est de convoquer des élections législatives ». Pour Brown, qui, en tant que Premier ministre, reste le maître de la date des élections générales, il n'en est pas question. Dissoudre la Chambre serait pour lui suicidaire. Car si une élection avait lieu actuellement, les Tories l'emporteraient très largement, les derniers sondages les créditant de 38 % des intentions de vote, contre 28 % pour le Labour.