Coronavirus : le professeur Raoult, l’homme qui embarrasse le gouvernement

Didier Raoult affirme que la chloroquine constitue un remède au Covid-19 et qu’il faut prescrire ce médicament dès maintenant. Le gouvernement ne peut s’y résoudre tant que tous les tests n’ont pas été menés.

 Parfois critiqué dans les coulisses du pouvoir, Didier Raoult est pourtant membre attitré du Conseil scientifique créé sur le Covid-19.
Parfois critiqué dans les coulisses du pouvoir, Didier Raoult est pourtant membre attitré du Conseil scientifique créé sur le Covid-19. AFP/Gérard Julien

    La scène a laissé plus d'un responsable de la majorité pantois. En ce lundi matin, quelque 300 personnes se pressent devant l'IHU Méditerranée Infection du professeur Didier Raoult, à Marseille (Bouches-du-Rhône). Une foule hétéroclite venue chercher ici ce que le gouvernement ne lui offre pas. « C'est comme les faux prophètes… » rouspète un familier de l'exécutif. Bravant les consignes des autorités, le remuant médecin-biologiste a ouvert ses portes, proposant des tests, pour l'heure réservés aux soignants et personnes fragiles, ainsi que son traitement, la chloroquine, toujours soumis à des essais cliniques. « Et le respect des règles du confinement? » rit (jaune) un conseiller ministériel.

    Ce spécialiste des maladies infectieuses, « pêcheur de microbes » — il possède une collection de 3000 bactéries et virus — au look new-age, qui fait monter la pression médiatique, plonge l'exécutif dans l'embarras. « Il est devenu la pasionaria de certains membres de l'opposition qui sont prêts à se rallier à n'importe quelle solution. C'est : Je vois la lumière et fuck la rigueur scientifique ! Ceux qui appellent à la prudence apparaissent comme voulant l'empêcher de trouver la solution », constate, dépité, un conseiller du gouvernement. Un autre : « C'est comme Christian Estrosi qui parle du sentiment d'être guéri ! C'est dingue. Raoult, aux yeux des gens, c'est le Jésus Christ du XXIe siècle. Si vous le cornerisez, c'est que vous essayez de le faire taire. »