Daniel Fasquelle : «Je suis candidat à la présidence des Républicains»

Daniel Fasquelle, député du Pas-de-Calais, nous annonce qu'il défiera Laurent Wauquiez pour prendre la tête d'un parti mal en point, miné par les divisions et son échec à la présidentielle.

Pour Daniel Fasquelle, « le parti ne doit pas être une écurie présidentielle. Il faut d’abord reconstruire la droite. »
Pour Daniel Fasquelle, « le parti ne doit pas être une écurie présidentielle. Il faut d’abord reconstruire la droite. » AFP/CHRISTOPHE ARCHAMBAULT

    Député du Pas-de-Calais et trésorier des Républicains, l'ex-maire (sarkozyste) du Touquet Daniel Fasquelle, 54 ans, lève le voile sur son projet pour prendre la tête du parti les Républicains, qui désignera son futur président les 10 et 17 décembre.

    Vous avez laissé planer le doute tout l'été concernant votre candidature à la tête du parti. Votre décision est prise ?

    DANIEL FASQUELLE. Oui, je suis candidat à la présidence des Républicains. Pour porter un projet avec une équipe autour de moi et avec la volonté de profondément refonder le parti. Je veux redonner une envie de droite au Français.

    Vu l'état des Républicains, plus divisés que jamais, vous n'êtes pas un peu kamikaze ?

    Après avoir redressé les comptes, je veux redresser le parti. C'est un défi qui ne me fait pas peur. On s'est trop perdus dans nos divisions. Il faut remettre les militants au cœur de notre famille et surtout donner une autre image de la droite auprès des Français.

    Le grand favori, c'est Laurent Wauquiez. Pensez-vous vraiment avoir vos chances ?

    Même si je n'ai pas une notoriété très forte, les militants me connaissent, ils apprécient mon travail. L'histoire récente a montré qu'aucun scrutin n'est joué à l'avance. Moi, je ne suis candidat contre personne, je veux rassembler toutes les droites. J'ai beaucoup de respect pour Laurent Wauquiez, mais il faut déconnecter la question de la présidence du parti et l'élection de 2022. Le parti ne doit pas être une écurie présidentielle, ce n'est pas l'urgence du moment. Il faut d'abord reconstruire la droite, et cela prendra du temps. Je me fixe deux ans et demi pour y arriver. Je remettrai alors mon mandat en jeu, alors que la durée normale est de cinq ans.

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    Si vous gagnez, vous faites quoi concrètement ?

    J'ai fait tout l'été un tour de France à la rencontre des militants. J'en ai extrait dix propositions que je présenterai aujourd'hui à l'occasion du campus du Touquet. Elles tourneront autour de trois idées : rassembler, refonder et faire vivre l'idée de République. Une fois élu, je lancerai notamment une grande consultation nationale de nos militants pour redéfinir le socle commun de la droite. Ce sera mon premier chantier.

    Et les autres ?

    Je veux créer un statut de sympathisant, sans cotisation, à côté de celui de militant, avec l'objectif de parvenir au chiffre de 500 000 pour la fin 2018. Les sympathisants seront régulièrement consultés, notamment pour tout ce qui touche au travail de fond. En revanche, quand il faudra voter au sein de nos instances officielles, seuls les militants pourront le faire. J'ai également constaté qu'on ne travaillait pas assez les sujets de fond, par exemple sur l'Europe, la laïcité, le marché du travail, etc. Je suggère de créer une fondation pour y remédier.

    Une fondation distincte du parti LR ?

    Oui. Elle travaillerait dans le temps long, avec son propre système de financement. Cela permettrait aussi de régler en partie le problème financier des Républicains, qui restent encore endettés (environ 55 M€). Le parti louerait à cette fondation une partie des locaux du siège (rue de Vaugirard, à Paris XVe), qui est devenu trop grand. On éviterait ainsi peut-être sa revente.