Guadeloupe : les explications du candidat LREM qui comparait l'homosexualité à une «abomination»

En 2012, Olivier Serva affirmait que l'homosexualité est une «abomination». Aujourd'hui candidat La République en marche, il récuse ses propos. 

Capture d'écran. Olivier Serva a tenu des propos homophobes lors d'un débat sur le mariage pour tous en 2012.
Capture d'écran. Olivier Serva a tenu des propos homophobes lors d'un débat sur le mariage pour tous en 2012. Street Press/La Première

    La séquence exhumée par Street Press date de 2012. Olivier Serva, aujourd'hui candidat La République en marche aux législatives pour la première circonscription de Guadeloupe, était invité sur une chaîne de télévision locale quand il a tenu des propos aujourd'hui dénoncés par une association LGBT.

    Dans cet extrait, il qualifie l'homosexualité d'«abomination» et le mariage homosexuel de «péché». «Pour le chrétien que je suis, quand je lis la Bible, (...) il est écrit qu'un homme couchant avec un homme ou une femme couchant avec une femme, c'est une abomination», avait-il affirmé lors d'un débat sur le mariage pour tous.

    Une «construction mentale fragilisée»

    Interrogé sur le suicide des homosexuels, le candidat détaille sa pensée : «La construction mentale d'un jeune est fragilisée lorsqu'il n'a pas d'ancrage d'un homme et d'une femme, ça c'est l'orthodoxie psychiatrique», dit-il. Selon lui, cette «fragilisation de la personnalité va le pousser au suicide».

    VIDEO. L'extrait de 2012 

    Pour Olivier Serva, candidat de La République En Marche ! dans la 1ère circonscription de Guadeloupe : l'homosexualité est une "abomination". L'article ici ---> http://bit.ly/en-marche-homophobe

    Gepostet von StreetVox am Mittwoch, 31. Mai 2017

    Face au tollé provoqué par cette archive, Olivier Serva a tenu à préciser : «Je ne suis pas homophobe». A Franceinfo, il assure que ses propos ont été sortis de leur contexte et dit respecter le mariage pour tous.

    Dans un communiqué de presse, il assure que ces déclarations ont été faites lors d'un «débat contradictoire relatif à l'adoption de la loi sur le mariage pour tous». Selon lui, il s'exprimait alors «en tant que simple citoyen». «Ce sont des propos que je regrette profondément et qui ne correspondent plus à mes convictions.»

    Du côté de La République en marche, le mouvement a «été informé aujourd'hui» de ce fait et affirme que son conseil d'administration s'est «immédiatement saisi de ce cas et entendra le candidat dans les plus brefs délais».

    Une association LGBT avait alerté LREM

    Dès son investiture par les équipes d'Emmanuel Macron, la Fédération Total Respect (Tjenbé Rèd), qui défend les droits des personnes LGBT, avait demandé de «retirer l'investiture donnée en Guadeloupe pour les élections législatives à Olivier Serva, président du parti Eko Zabym».

    «Nous aimerions que ces excuses ne soient pas de circonstance», a souligné David Sar Auerbach-Chiffrin, porte-parole de l'organisation, qui a alerté LREM à ce propos le 15 mai. «Nous restons ouvert au dialogue pour discuter avec Olivier Serva de ce qu'il compte faire durant cinq ans contre l'homophobie en Guadeloupe», ajoute-t-il.

    En 2014, Christine Boutin avait elle aussi utilisé le terme « abomination » pour qualifier l'homosexualité. Pour ces propos, l'ex-présidente du Parti chrétien démocrate avait été condamnée à 5 000 euros d'amende en 2016.