Le danseur Brahim Zaibat condamné à retirer son selfie avec Jean-Marie Le Pen

Le danseur Brahim Zaibat condamné à retirer son selfie avec Jean-Marie Le Pen

    Il avait posté une photo le montrant avec Jean-Marie Le Pen endormi dans un avion, légendée «Mettez les KO demain en allant tous voter», la veille du second tour des élections régionales. Le danseur Brahim Zaibat a été condamné mercredi à retirer cette photo de ses comptes Twitter et Instagram et à verser un euro au fondateur du Front National. Il fait appel de cette décision, selon son avocat.

    Ce selfie avait été réalisé par Brahim Zaibat alors qu'il se trouvait juste derrière Jean-Marie Le Pen sur un vol Paris-Nice il y a 2 ans, le surprenant en pleine sieste «la tête renversée en arrière sur l'appuie-tête de son fauteuil et la bouche entrouverte, M. Zaibat apparaissant quant à lui sur la partie gauche du cliché, la mine ostensiblement réjouie par la scène qu'il photographie», décrit le tribunal de grande instance de Paris dans l'ordonnance de référé.

    «S'il présente un caractère humoristique et a été utilisé par le demandeur pour faire passer un message politique», «ce cliché n'en constitue pas moins une atteinte au droit exclusif dont M. Le Pen dispose sur son image», a tranché le tribunal. Pour la juge, il a été «réalisé et diffusé sans son autorisation et sans être justifié par le sujet d'actualité politique en cause avec lequel il ne se rattache que de manière artificielle». Relevant toutefois que le cliché, qui surprend M. Le Pen «dans un moment d'intimité», n'est «ni dégradant ni malveillant», contrairement à ce que soutient Jean-Marie Le Pen, le tribunal lui a alloué un euro de provision.

    Il a en outre ordonné à l'ex-compagnon de Madonna de supprimer la photo dans les 48 heures, sous astreinte de 1.000 euros par jour de retard, lui interdit de le publier à nouveau, sous astreinte de 1.000 euros par infraction constatée. Il devra aussi lui verser 3.000 euros pour les frais de justice. Brahim Zaibat fait appel de cette décision, a indiqué son avocat, Me Vincent Tolédano. Jean-Marie Le Pen, de son côté, avait avait saisi la justice pour atteinte à la vie privée et au droit à l'image, demandant, outre le retrait du cliché, la somme de 50.000 euros.