L’épaisseur du papier à cigarette

L’épaisseur du papier à cigarette

    Combien de fois avons-nous entendu cette expression ? « Il n'y a pas l'épaisseur d'une feuille de papier à cigarette entre le Premier ministre et le président de la République ». Les conseillers de Manuel Valls et de François Hollande l'ont employée. Ceux de François Fillon et de Nicolas Sarkozy également. Et, bien sûr, les proches d'Édouard Philippe et d'Emmanuel Macron, qui en font eux aussi usage sans retenue. Sauf qu'à chaque fois, la réalité est bien différente. Observons les faits. Ce mercredi, le Premier ministre recevait l'un après l'autre les représentants des organisations syndicales et patronales. Début des festivités : 14h30 à Matignon. Nous avions bien compris que la réforme des retraites et la sortie de crise, c'était pour lui : Édouard Philippe. Nous n'attendions de la part d'Emmanuel Macron que du silence. C'est donc stupéfaits que nous avons vu arriver une dépêche en provenance du palais de l'Élysée à 11h42, évoquant « une amélioration possible autour de l'âge pivot ». Patatras. Le chef de l'État, par la voix de ses services, venait de faire savoir que ce fameux âge d'équilibre, si cher au Premier ministre et honni de la CFDT, n'était ni un totem ni un absolu. On imagine les responsables syndicaux arrivant quelques heures plus tard à Matignon en brandissant ladite dépêche ! Bon courage pour les négociations, Monsieur le Premier ministre.