Reconfinement : déplacements, écoles, télétravail… Ce qu’il faut retenir de l’allocution de Macron

    Le chef de l’Etat a annoncé lors d’une allocution un reconfinement de tout le pays pendant au moins un mois. Les écoles et les guichets des services publics pourront cependant rester ouverts.

    Le gouvernement avait annoncé des mesures « fortes » et « difficiles » face à la deuxième vague de Covid-19 qui submerge la France. Charge à Emmanuel Macron de les détailler solennellement. Le chef de l'Etat a donc pris la parole ce mercredi soir depuis l'Elysée afin d'annoncer un nouvel arsenal très ferme.

    Le pays sera de nouveau confiné à partir de minuit dans la nuit de jeudi à vendredi et pour une durée minimale d'un mois, jusqu'au 1 er décembre. Il y aura cependant davantage de motifs possibles de sortie qu'au printemps dernier. Les écoles, notamment, resteront ouvertes.

    Voici ce qu'il faut retenir de cette allocution présidentielle d'une durée de 22 minutes et du tour de vis annoncé par le chef de l'Etat.

    Deuxième vague « sans doute plus dure et plus meurtrière »

    Les mots pour décrire la situation sanitaire en France sont connus et répétés ces derniers jours : « grave », « inquiétante », etc. Depuis le début du mois d'octobre, le nombre quotidien de nouveaux cas de Covid-19 explose. À l'hôpital, les services et notamment ceux de réanimation voient affluer de plus en plus de patients. Et la courbe des décès quotidiens repart aussi fortement à la hausse.

    « Le virus circule en France à une vitesse que même les prévisions les plus pessimistes n'avaient pas anticipée. […] La deuxième vague sera sans doute plus dure et plus meurtrière que la première », a alerté le chef de l'Etat. « Rien n'est plus important que la vie humaine », a poursuivi Emmanuel Macron, refusant de miser sur la stratégie de l'immunité collective. La capacité de lits en réanimation sera très prochainement augmentée à 10 000 pour des patients Covid, contre environ 6000 aujourd'hui.

    /LP/Infographie
    /LP/Infographie Nicolas Berrod

    Reconfinement jusqu'au 1er décembre

    Le premier avait été annoncé dans un premier temps pour deux semaines, le second durera au moins un mois. Un nouveau confinement s'appliquera en France à partir de minuit dans la nuit de jeudi à vendredi et jusqu'au 1er décembre. Seuls les territoires et départements d'outre-mer, où l'épidémie est actuellement beaucoup moins forte, pourraient bénéficier d' « adaptations ». « Confiner les seules personnes âgées est inefficace parce que le virus circulerait de façon trop vaste dans le reste de la population », a aussi justifié le chef de l'Etat.

    Les mesures sont cette fois un peu plus souples qu'entre le 17 mars et le 11 mai dernier. Les écoles, les collèges, les lycées et les guichets des services publics pourront rester ouverts, par exemple. On pourra toujours aller travailler si l'activité de son entreprise est maintenue et aller rendre visite à des proches en Ehpad, en plus des motifs déjà valables au printemps (rendez-vous médical, courses alimentaires, prendre l'air à proximité et pendant une durée limitée, etc). En revanche, les réunions privées ne constituent pas un motif de sortie.

    VIDÉO. Emmanuel Macron demande au Français de se reconfiner

    Il faudra de nouveau remplir une attestation dérogatoire lorsqu'on voudra sortir de chez soi (elle devrait être disponible ce jeudi). Les sorties de « loisir » en plein air, comme faire du sport ou promener son chien, seront limitées à un rayon d'un kilomètre autour de son domicile et pendant une heure par jour, nous indique Matignon. Les forces de l'ordre pourront décerner des amendes de 135 euros en cas de non-respect de ces règles.

    C'en est donc fini du « simple » couvre-feu à 21 heures, mis en place en Île-de-France et dans huit métropoles à partir du samedi 17 octobre puis élargi à 54 départements une semaine plus tard. La piste d'en élargir les horaires avait été émise dans un premier temps.

    Retour de vacances autorisé

    En raison de la fin des vacances scolaires dimanche soir, il sera toujours permis de se déplacer d'une région à une autre d'ici là, mais plus à partir de lundi. Emmanuel Macron a garanti une « tolérance » pour ce week-end de retour de congés. Il y a quinze jours, le gouvernement n'avait pas du tout découragé les départs.

    Ecoles, collèges et lycées ouverts

    Comme indiqué précédemment, les écoles, les collèges et les lycées pourront cette fois rester ouverts, alors que tous les élèves avaient dû suivre les cours à distance au printemps dernier. Au début de l'épidémie, plusieurs études ont pointé un risque assez faible de contagiosité chez les enfants, même si plusieurs travaux récents viennent contredire ces premières affirmations.

    En revanche, les universités devront fermer. De nombreux « clusters », ces foyers d'infection d'au moins trois malades, avaient été recensés depuis la rentrée dans des facs et des écoles d'ingénieur ou de commerce depuis la rentrée.

    Commerces « essentiels » ouverts

    Au printemps dernier, seuls les commerces dits « essentiels » (notamment ceux alimentaires) avaient pu rester ouverts. Les magasins de vêtements, de sport, ou encore les coiffeurs avaient fermé.

    Le cadre devrait rester le même pour ce second confinement. « Les commerces qui ont été définis au printemps comme non essentiels, les établissements recevant du public, notamment les bars et restaurants, seront fermés », a détaillé Emmanuel Macron, alors que le gouvernement doit apporter des précisions pratiques lors d'une conférence de presse ce jeudi.

    Le chef de l'Etat a garanti que l'impact de ces mesures sera réexaminé dans 15 jours. Si les indicateurs s'améliorent, le confinement pourrait être un peu allégé et certains commerces pourraient être autorisés à rouvrir. Ce qui serait crucial pour leur activité, à l'approche des fêtes de Noël.

    Visites en Ehpad autorisées

    Les visites en Ehpad resteront autorisées « dans le strict respect des mesures sanitaires », a indiqué Emmanuel Macron. Il sera aussi toujours possible d'organiser des cérémonies d'obsèques afin d'« enterrer dignement nos proches », a poursuivi le chef de l'Etat. Malgré tout, « restez au maximum chez vous, respectez les règles », a-t-il exhorté.

    Plus de télétravail

    Le télétravail sera généralisé « partout où c'est possible », a annoncé le président. Cette mesure pourrait être d'autant plus efficace que le télétravail fait partie des mesures les plus efficaces pour faire face à une reprise de l'épidémie, selon une étude prépubliée le 22 octobre dans la revue scientifique The Lancet.

    Il y a quinze jours, lors de son interview sur TF1 et France 2, Emmanuel Macron avait simplement recommandé, « là où c'est possible et négocié au plus près du terrain, deux à trois jours de télétravail par semaine ».

    Chômage partiel prolongé

    Un nouveau confinement aurait des effets désastreux sur l'économie, avait averti à plusieurs reprises le ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance, Bruno Le Maire. Pour les limiter, Emmanuel Macron a garanti que « les salariés et les employeurs qui ne peuvent pas travailler continueront quant à eux à bénéficier du chômage partiel ». Cela devrait notamment concerner les secteurs de la restauration et du tourisme, particulièrement touchés.