Taxes sur les carburants : Ségolène Royal qualifie le gouvernement de «malhonnête»

Dénonçant une « écologie punitive », l’ancienne ministre socialiste réclame d’«absolument arrêter cette hausse» des prix à la pompe.

 Paris, le 27 août. Ségolène Royal estime qu’«une véritable fiscalité écologique, c'est une fiscalité qui permet le changement des comportements».
Paris, le 27 août. Ségolène Royal estime qu’«une véritable fiscalité écologique, c'est une fiscalité qui permet le changement des comportements». LP/Guillaume Georges

    L'ancienne ministre de l'Environnement, Ségolène Royal, dénonce ce lundi la fiscalité sur le carburant. Interrogée sur RTL, elle estime que le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire «cherche à justifier un matraquage fiscal par l'écologie», ce qui «n'est pas honnête».

    «Aujourd'hui, le gouvernement fait 7 centimes sur le gasoil et encore l'année prochaine 6 centimes sur le gasoil. C'est totalement disproportionné, il faut absolument arrêter cette hausse», a-t-elle déclaré. Elle y voit une illustration de l'«écologie punitive».

    «Vous ne pouvez pas, du jour au lendemain, taxer d'une façon aussi violente les automobilistes sans prendre l'écologie, d'une certaine façon, en otage», a critiqué l'ancienne ministre, pour qui «une véritable fiscalité écologique, c'est une fiscalité qui permet le changement des comportements».

    Une hausse devrait être compensée

    Cette augmentation des taxes sur les carburants, «je pense, n'est pas légale», accuse Ségolène Royal, extimant que «le gouvernement ne respecte pas l'obligation» de l'article 1 de la loi sur la transition écologique de 2015 qui prévoit que, «quand vous faites un centime de plus de fiscalité écologique, vous êtes obligés de baisser d'un centime ailleurs la fiscalité pour qu'il y ait une neutralité fiscale par rapport à l'écologie». Cette disposition a modifié précisément l'article L. 100-2 alinéa 4 du code de l'énergie.

    «Ce n'est pas sérieux et ce n'est pas honnête», a poursuivi l'ancienne ministre de l'Environnement, qui estime que «Bruno Le Maire a cassé tous les leviers positifs de l'écologie positive», citant les «10 000 € pour l'achat de la voiture électrique» et «le crédit d'impôt transition énergétique».

    «Il n'y a pas une semaine où il n'y a pas un recul sur l'écologie et on comprend mieux la démission de Nicolas Hulot, parce que je pense qu'il avait pressenti cette dégradation sur les questions environnementales», accuse Ségolène Royal après les propos du nouveau ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume, sur les pesticides.

    Didier Guillaume s'est attiré les foudres des ONG (organisations non-gouvernementales) vendredi en déclarant que les scientifiques doivent faire la preuve que l'usage de pesticides a des conséquences sur la santé. Il faisait référence à l'affaire de 14 bébés nés sans bras dans plusieurs régions de France entre 2007 et 2013.