Tempête climatique et judiciaire sur le golf de Villeneuve-de-la-Raho

Après la tribune de 92 scientifiques de l’université de Perpignan (Pyrénées-Orientales) et la mobilisation d’une centaine de chercheurs pour dénoncer le projet, les opposants vont déposer trois plaintes auprès du procureur de la République. La guerre du golf ne fait que commencer.

Propriétaires fonciers et citoyens d'Agissons 66 ont minutieusement instruit un dossier judiciaire pour empêcher le golf de voir le jour. LP/Christian Goutorbe
Propriétaires fonciers et citoyens d'Agissons 66 ont minutieusement instruit un dossier judiciaire pour empêcher le golf de voir le jour. LP/Christian Goutorbe

    Avant d’être un golf dix-huit trous, peut-être un jour, et une zone urbanisée de 600 logements qui domineront le lac de Villeneuve-de-la-Raho (Pyrénées-Orientales), en espérant qu’il ne soit pas à sec, c’est un champ de bataille climatique de 180 ha. Il a été défriché depuis janvier et clôturé par de grandes banderoles orange fluo dont le plastique se désagrège dans la Tramontane. Le projet est ancien et chaotique. Il date de 2003 et a fait l’objet de la signature d’une déclaration d’utilité publique par le préfet Philippe Chopin en 2019 à l’heure ou le manque d’eau était encore une blague d’apéro.

    En février 2024, on ne rit plus. Le département est en voie de désertification faute de pluies. Il pourrait manquer d’eau avant l’été pour la vie quotidienne de beaucoup : agriculteurs, opérateurs touristiques, particuliers. Les scientifiques de l’université de Perpignan s’insurgent contre ce projet anachronique dont les greens deviendront poussière.