Brésil : des fossiles d’une forêt de 290 millions d’années, fenêtre sur la Terre d’avant les dinosaures

Dans le sud du Brésil, des scientifiques ont découvert 164 arbres d’une espèce qui peuplait la Terre 40 millions d’années avant les plus anciens dinosaures connus, à une époque où la croute terrestre ne formait qu’un seul continent.

Les arbres ont conservé leur position verticale, un fait rarissime. AFP/Ricardo Chicarelli.
Les arbres ont conservé leur position verticale, un fait rarissime. AFP/Ricardo Chicarelli.

    Quelques millions d’années avant les dinosaures... Des scientifiques ont découvert des fossiles d’arbres d’une forêt datant de 290 millions d’années dans l’État brésilien du Parana (sud), une « fenêtre sur le passé » pour étudier l’évolution des plantes.

    La découverte de cette forêt fossilisée de 164 arbres lycophytes (sans fruits, fleurs ni graines) d’une variété déjà disparue est « la plus importante de l’hémisphère sud » en termes de quantité et de qualité de préservation, explique Thammy Mottin, géologue de l’université du Parana.

    « Ces plantes, dont l’âge est estimé à 290 millions d’années, représentent des formes de vie très primitives de l’histoire de la terre », poursuit cette scientifique, qui a mené ses recherches en partenariat avec les universités de Rio Grande do Sul (sud du Brésil) et l’Université de Californie à Daves, aux États-Unis.

    Les 165 arbres ont été découvert par hasard, puis ont donné lieu à de très longues fouilles. AFP/Ricardo Chicarelli
    Les 165 arbres ont été découvert par hasard, puis ont donné lieu à de très longues fouilles. AFP/Ricardo Chicarelli AFP or licensors

    Cette forêt, qui a poussé près des lieux où se trouve aujourd’hui la ville d’Ortigueira, « montre comment les premières plantes se sont répandues, comment elles étaient distribuées dans l’espace et quelles étaient leurs interactions » avec d’autres formes de vie.

    À l’époque, 40 millions d’années avant l’apparition des dinosaures, les continents n’étaient pas agencés de la même manière. Les êtres vivants peuplaient un unique continent appelé la Pangée.

    Quelques rares découvertes similaires ont eu lieu dans l’hémisphère sud, notamment dans l’État de Rio Grande do Sul ou dans la Patagonie argentine, mais toutes de dimensions bien moins importantes.

    La forêt fossilisée du Parana a été découverte fin 2018, par hasard, lors d’études géologiques pour le tracé d’une route vers une usine. Une étude de longue haleine a alors été lancée.

    Les résultats, publiés en février dans la revue scientifique « Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology », du groupe néerlandais Elsevier, ont été vulgarisés récemment dans la presse brésilienne.

    La conservation exceptionnelle a été rendue possible car les arbres « ont été ensevelis quand ils étaient encore vivants, puis recouverts progressivement de sédiments », explique Thammy Mottin. La forêt a ensuite été « conservée presque telle quelle » après voir été recouverte par un fleuve en crue qui a gelé.