Pourquoi y-a-t-il des petits chiens et des grands ?

Il y a quinze ans, des scientifiques qui avaient tenté de résoudre cette énigme étaient tombés sur... un os ! Une étude, menée par un chercheur de l’Université de Rennes, apporte enfin la réponse.

Un chihuahua et un dogue allemand. CC by-SA @ ELF / English Wikipedia
Un chihuahua et un dogue allemand. CC by-SA @ ELF / English Wikipedia

    Impossible en apercevant un chihuahua s’approcher fébrilement d’un dogue allemand de ne pas se poser la question : pourquoi, alors qu’ils appartiennent à la même espèce, le premier semble-t-il prêt à s’envoler au moindre coup de vent quand le second arbore un si fier gabarit ? L’idée communément admise est que les éleveurs, ces deux derniers siècles, ont accru le fossé entre les petits chiens et les grands en sélectionnant les individus et en établissant ainsi les races modernes. C’est incontestable, mais ce ne serait que la fin de l’histoire. Jocelyn Plassais, un chercheur de l’Université de Rennes spécialisé dans la génétique des chiens, a examiné les génomes de 1431 canidés pour en venir à cette conclusion : la diversité des tailles des chiens est liée à une mutation qui existait bien avant la domestication de nos amis, il y a 10 000 à 15 000 ans. Autrement dit, il y avait aussi des petits loups et des grands loups !

    Cette découverte est le fruit d’un travail de longue haleine. En 2007, une équipe dirigée par la généticienne Elaine Ostrander, du National Human Genome Research Institute (NHGRI), aux Etats-Unis, remarque qu’un gène, IGF1, qui produit une hormone de croissance, joue un rôle majeur dans la variation des tailles des chiens. Pourtant impossible, à l’époque, d’identifier précisément la mutation à l’œuvre.