Le Mée-sur-Seine : Melun-Val-de-Seine ne lancera pas d’études des problèmes hydrauliques

La demande de l’écologue et élu méen Claude Bourquard reste sans suite «pour l’instant ». La CAMVS affirme que « [ses] réseaux ne sauraient être mis en cause dans cette problématique ».

 Le Mée-sur-Seine, 8 juin.  Claude Bourquard (en bleu) a constaté l'effondrement de voirie aux côtés de Christophe Rosa , riverain (en rouge).
Le Mée-sur-Seine, 8 juin. Claude Bourquard (en bleu) a constaté l'effondrement de voirie aux côtés de Christophe Rosa , riverain (en rouge). LP/Sophie Bordier

    Après l' affaissement de voirie et le trou spectaculaire apparu le 3 juin rue Aristide-Briand au Mée-sur-Seine, provoquant l'inquiétude des riverains, quid du courrier adressé à la communauté d'agglomération Melun Val de Seine (CAMVS) par l'élu d'opposition Claude Bourquard et sa collègue Bénédicte Monville (écologiste) pour réclamer des études approfondies dans le quartier des bords de Seine au nom d'un « danger avéré relatif aux personnes et à leurs biens»? La réponse de l'agglomération va en décevoir plus d'un.

    «Au regard des études déjà effectuées, la CAMVS ne décide d'aucune autre étude pour l'instant. Mais cela ne veut pas dire qu'on n'en lancera pas à l'avenir », répond le directeur de cabinet du président de la CAMVS, Louis Vogel (Agir). Dans sa lettre de réponse aux écologistes, l'élu affirme que « les réseaux de la CAMVS ne sauraient être mis en cause dans cette problématique » .

    A l'appui, il cite diverses opérations menées : curage des réseaux d'assainissement quai de Tilleuls et quai Lallia en 2017, visites nocturnes du secteur en 2019 pour identifier l'origine des éventuelles résurgences d'eau de source, passage de caméras télévisées dans le réseau d'eau usées quai des Tilleuls en 2018 et 2019 et « aucun dysfonctionnement n'a été constaté ».

    Les limites de l'exercice existent pourtant : il admet que la campagne de contrôle des branchements des usagers quai Lallia en 2017 n'a « pas eu la portée escomptée en raison du faible taux de réponse des riverains malgré plusieurs relances ». Au point qu'une nouvelle campagne a été relancée entre mai et octobre 2019.

    Au final, selon les techniciens de la CAMVS, les seuls problèmes constatés sont des fissures sur le collecteur d'eaux usées quai Lallia, ce qui a engendré des travaux de réhabilitation.

    Face à l'effondrement de la voirie rue Aristide-Briand le 3 juin, ils évoquent une «mise en charge ponctuelle » lors des épisodes pluvieux exceptionnels du 11 mai et du 3 juin avec des « cumuls de pluie importants » alors que « les réseaux d'eaux pluviales sont dimensionnés pour des pluies courantes ».

    Le Mée référencé sur Géorisques

    Louis Vogel précise enfin que les études relatives aux remontées de nappes phréatiques ne relèvent pas des intercommunalités. Et que celle sur les réseaux de collecte des eaux pluviales font l'objet d'un « schéma directeur mené conjointement par l'Etat et le département ».

    Réaction de Claude Bourquard, écologue de métier : « J'ai l'impression que les pouvoirs publics se renvoient la balle ! Tant qu'il n'y a pas de problèmes graves, personne ne bouge », peste-t-il alors qu'il avait évoqué le spectre de Marseille où l'effondrement de deux immeubles en novembre 2018 avait fait huit morts. « Ce quartier du Mée est référencé sur le site de Géorisques [NDLR : le risque d'inondations et de mouvements de terrains avec tassements différentiels est clairement énoncé selon ce site d'Etat]. Il faut des études plus poussées quand il y a urbanisation », assure Claude Bourquard.

    Il réfute l'argument des fortes pluies pour expliquer l'effondrement de la rue : «En vérifiant sur la station météo de Villaroche, on n'a pas atteint les 40 mm d'eau considérés comme pluie forte. Les réseaux n'auraient pas dû poser de problèmes ».

    Le maire peut demander une étude du BRGM

    Le maire du Mée affirmait dans nos colonnes être intéressé par des conclusions écrites du bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). « Il peut leur demander une étude. La Direction régionale et interdépartementale de l'environnement et de de l'énergie (DRIEE ) d'Ile-de-France compétente pour les risques naturels peut également le faire », affirme Claude Bourquard qui, justement, a également écrit à la DRIEE. Il n'a toujours pas de réponse.

    Quant au Méen Christophe Rosa, résidant quai des Tilleuls, qui qui a été reçu le 16 juin par le secrétaire général de la préfecture, il en sort déçu. «Selon M. Le Vely, la préfecture ne peut rien faire. Il me renvoie sur la mairie et la CAMVS. Mais il m'a dit rester attentif à ce dossier ».

    En attendant, le trou dans la rue Aristide-Briand a été comblé le 11 juin après diagnostic d'une «rupture des réseaux » selon la lettre que le maire Franck Vernin (UDI) a adressée aux riverains.