Meaux : le détenu en semi-liberté voulait échapper aux policiers

Devant le tribunal correctionnel de Meaux, vendredi, le prévenu a reconnu être l’automobiliste qui, le 29 septembre, avait refusé d’obtempérer à un contrôle de police, dans les rues de Meaux. Il est reparti en prison pour neuf mois.

Meaux, illustration. La patrouille de police du commissariat avait formellement reconnu le prévenu au volant de la voiture. LP/Sébastien Roselé
Meaux, illustration. La patrouille de police du commissariat avait formellement reconnu le prévenu au volant de la voiture. LP/Sébastien Roselé

    Il avait accéléré malgré le gyrophare et les injonctions des policiers. Lançant à toute vitesse le Toyota Rav 4 qu’il conduisait dans les rues de Meaux. Avant d’abandonner la voiture aux abords du centre commercial de La Verrière, de prendre la poudre d’escampette et de disparaître dans un dédale d’immeubles. C’était le 29 septembre dernier. Ce trentenaire pensait peut-être que les fonctionnaires avaient laissé tomber l’affaire. Pas vraiment. Les policiers l’ayant formellement reconnu, il avait reçu une convocation l’invitant à se présenter au commissariat. Mais il avait fait la sourde oreille et ne s’y était pas rendu.

    Rien n’y a fait. Cet habitant du square Amyot, à Meaux, a bel et bien atterri dans le box du tribunal correctionnel de Meaux, vendredi, pour refus d’obtempérer et conduite d’un véhicule malgré injonction de restituer le permis de conduire résultant du retrait de la totalité des points. Bonne surprise pour les juges qui s’attendaient à devoir le cuisiner : il a tourné le dos à sa première version, livrée en garde à vue. « Je vais dire la vérité, je suis vraiment désolé, c’était moi », a-t-il reconnu d’emblée.

    Ce jour-là, il avait pris le volant de cette voiture, appartenant à quelqu’un de son quartier. Quand il a vu la police, il a réfléchi une poignée de secondes, avant de prendre la fuite. Il avait une bonne raison, du moins à ses yeux : il était en semi-liberté probatoire à une libération conditionnelle depuis la fin mai. Il purgeait une peine de prison pour une affaire de trafic de stupéfiants. Il ne voulait pas être arrêté.

    « Un problème récurrent avec l’autorité »

    Le président Stéphane Léger s’est penché sur casier judiciaire, fort de 24 condamnations pour – entre autres – des délits routiers, des outrages ou encore des affaires de stupéfiants, et sur ses incarcérations passées : « Vous avez un sacré parcours monsieur. Vous avez bénéficié d’une semi-liberté et vous avez tout mis en l’air ».

    Agacement du côté du substitut du procureur Julien Piat : « Vous avez déjà été condamné deux fois pour refus d’obtempérer. On doit en conclure quoi de votre rapport avec l’autorité ? » Le parquetier a requis trois mois de prison ferme, avec mandat de dépôt, pour la conduite sans permis : « L’histoire du prévenu, c’est une superposition d’infractions et un problème récurrent avec l’autorité. Il a rompu la confiance qui lui avait été faite. Il faudra prononcer une peine séparée pour le refus d’obtempérer, je vous demande sept mois de prison en plus ». Les juges ont prononcé deux peines d’emprisonnement : six mois pour le refus d’obtempérer et trois mois pour la conduite sans permis. Le prévenu est reparti en détention.