Rencontre homosexuelle mortelle à Lizy-sur-Ourcq : l’accusé écope de 28 ans de prison en appel

Christophe H. avait été condamné à 25 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de Seine-et-Marne, en mai 2023. Le trentenaire, qui a toujours clamé son innocence, a fait appel de cette décision. D’où sa comparution devant la cour d’assises d’appel du Val-de-Marne, la semaine dernière.

Lizy-sur-Ourcq, décembre 2019. C'est dans un appartement de ce bâtiment que le corps sans vie de la victime avait été découvert. LP/Alexandre Arlot
Lizy-sur-Ourcq, décembre 2019. C'est dans un appartement de ce bâtiment que le corps sans vie de la victime avait été découvert. LP/Alexandre Arlot

    Il avait été condamné à 25 ans de réclusion criminelle avec une peine de sûreté de 16 ans par la cour d’assises de Seine-et-Marne, à Melun, en première instance. Il a écopé de 28 ans de prison en appel, avec une peine de sûreté des deux-tiers : une peine prononcée par la cour d’assises d’appel du Val-de-Marne, à Créteil, vendredi, tard dans la soirée. Les jurés sont donc allés au-delà des réquisitions de l’avocat général, qui avait requis 25 ans.

    Malgré ses dénégations constantes, Christophe H., 32 ans, a donc été déclaré coupable de meurtre ayant pour objet la préparation d’un délit. Coupable de la mort d’un père de famille, retrouvé égorgé dans une mare de sang dans un appartement de la place du Couchant, à Lizy-sur-Ourcq, le 24 décembre 2019. Ce Seine-et-Marnais de 59 ans avait été découvert nu, en chaussettes, les mains attachées dans le dos avec un câble de téléphone, treize jours après le signalement de sa disparition. Son corps, en état de putréfaction, était posé sur un matelas à même le sol. Les analyses toxicologiques pratiquées lors de l’autopsie avaient révélé un taux important de GHB, l’acide gamma-hydroxybutyrique surnommé la drogue du violeur, dans son sang.

    Trois autres victimes avaient été extorquées

    A l’audience, Christophe H. a seulement reconnu avoir vendu le Nissan Juke de la victime sur un parking de Lizy-sur-Ourcq, le 11 décembre 2019, à la demande d’un inconnu, rencontré « par hasard ». L’annonce de la vente de la voiture avait été mise en ligne sur le site Leboncoin, ce jour-là, à 16 heures. Le téléphone portable de la victime – qui avait commencé à borner sur cette commune à partir de 14h03 - avait cessé d’émettre à 14h53.

    C’est à l’occasion de ce drame que les proches de la victime avaient découvert son homosexualité et la double vie qu’il menait : le quinquagénaire se connectait sur le site coco.fr pour prendre rendez-vous avec des hommes. Une seule certitude : la famille du Seine-et-Marnais ne saura jamais s’il a souffert et quels sont ses derniers mots.

    Trois hommes — qui ont eu une liaison sexuelle avec l’accusé — étaient également parties civiles dans ce procès. Ils avaient pris rendez-vous avec l’accusé sur un site de rencontres homosexuelles. Le Mée-sur-Seine, près de Melun, en 2018, Vaulx-en-Velin (Rhône) et Armentières-en-Brie, près de Meaux, en 2019 : les rendez-vous s’étaient soldés par des violences et des extorsions.