Seine-et-Marne : un an après l’explosion mortelle, le mystère demeure

Le 7 mars 2017, à Saint-Loup-de-Naud, Michel Charbonnier, 64 ans, décédait dans l’explosion de sa Peugeot 107 avec son petit-fils de 5 ans. Un drame encore inexpliqué.

 Saint-Loup-de-Naud, ce lundi. Un an après l’explosion qui a coûté la vie à son mari Michel et son petit-fils Matthew, Bernadette Charbonnier (en rose à côté de son amie et voisine Maryvonne) réclame de connaître la vérité sur les raisons de l’explosion de la Peugeot 107 de son mari.
Saint-Loup-de-Naud, ce lundi. Un an après l’explosion qui a coûté la vie à son mari Michel et son petit-fils Matthew, Bernadette Charbonnier (en rose à côté de son amie et voisine Maryvonne) réclame de connaître la vérité sur les raisons de l’explosion de la Peugeot 107 de son mari. LP/Sébastien Blondé

    Les proches de Michel Charbonnier connaîtront-ils un jour la vérité? Un an après l'explosion de la Peugeot 107 du retraité de 64 ans, le 7 mars 2017, lui coûtant la vie ainsi que celle de son petit-fils Matthew, 5 ans, qu'il venait de récupérer à la sortie de l'école de Saint-Loup-de-Naud, sa famille ignore toujours les raisons du drame.

    Dans ce village d'à peine 900 habitants situé près de Provins, l'interrogation demeure : comment la petite Peugeot de celui qui était conseiller municipal depuis quatre ans a-t-elle pu exploser en pleine rue, tout juste après avoir redémarré? Très vite écartée par le parquet de Melun, la piste criminelle a cédé la place à l'accident incompréhensible.

    Le maire Gilbert Dal-Pan (SE) aimerait bien pouvoir répondre à ses administrés qui le questionnent sur l'enquête. « J'ai régulièrement la police judiciaire au téléphone, mais on me dit qu'il n'y a rien de neuf, dit-il. J'aimerais bien savoir. C'est le mystère. »

    « Avec les méthodes d'aujourd'hui, ils doivent bien pouvoir trouver », lance, perplexe, un habitant. Sans vérité établie, les spéculations vont bon train. « Michel était un collectionneur d'objets de la Première Guerre mondiale, alors il a peut-être trouvé un vieux truc qui a explosé. Mais une explosion sans traces, c'est impossible », affirme un autre habitant, ancien artificier dans l'artillerie.

    Bernadette, la veuve de Michel Charbonnier, réfute cette hypothèse. Les analyses effectuées sur le véhicule n'ont de toute façon montré aucune trace d'explosif. « Il collectionnait des choses anciennes, mais pas des explosifs, affirme-t-elle. Il n'y avait pas de bombe dans la voiture, rien ! »

    «J'ai envie de savoir, tout le monde veut savoir»

    Seule depuis que sa fille, la maman de Matthew, est partie vivre chez son compagnon à Provins, Bernadette commence à trouver le temps long. « Je déprime dans une grande maison comme ça, reconnaît-elle. J'aimerais partir d'ici. J'ai aussi envie de savoir, tout le monde veut savoir. »

    L'absence de Matthew, dont elle a gardé les peluches offertes en hommage par ses petits camarades, lui pèse énormément. « Je l'ai élevé depuis qu'il était tout petit, dit-elle. Dès que je vois un enfant, je pense à lui. Le soir, quand je regarde des films policiers, on parle parfois de crime non élucidé. Ce n'est pas un crime, mais on ne sait pas ce qui s'est passé non plus. »

    Quant à Me Jean-Christophe Coubris, l'avocat du fils de Michel Charbonnier, il déplore une attente « totalement insupportable pour la famille », mais n'a « pas plus d'explication à ce jour. »

    Saint-Loup-de-Naud, le 8 mars 2017. Des débris avaient été retrouvés à plusieurs dizaines de mètres autour du lieu de l’explosion, rue Paul-Eluard.