Seine-et-Marne : encore un incendie spectaculaire au centre de recyclage STLG d’Esmans

Le sinistre, qui a pris vers 6 heures ce jeudi, concerne 450 tonnes de métaux. Il a été maîtrisé, la pluie aidant à éteindre le feu qui couve. C’est le 4e incendie en quatorze ans à se déclarer dans ce centre de recyclage de déchets situé à Esmans.

Esmans, ce jeudi. Les fumées dégagées à cause de l'incendie au centre de recyclage des déchets sont visibles à des kilomètres à la ronde. DR
Esmans, ce jeudi. Les fumées dégagées à cause de l'incendie au centre de recyclage des déchets sont visibles à des kilomètres à la ronde. DR

    Le feu a finalement été circonscrit rapidement et ne durera pas deux jours comme le craignaient les pompiers. Un incendie s’est déclaré vers 6 heures ce matin au centre de recyclage des déchets métalliques de la rue du Petit-Fossard, à Esmans, propriété de STLG, qui a repris Marchetto en 2017. Sans doute une pile, qui, malgré les multiples contrôles en amont, se serait glissée dans un tas de ferraille de 800 tonnes. Sa combustion lente aurait fini par y déclencher des flammes.

    Une cinquantaine de pompiers se sont rendus sur place pour empêcher la propagation des flammes sur ce site, pour protéger les tonnes de métal et 2 500 litres d’huile hydraulique. La protection de l’outil de production, une broyeuse, située à proximité immédiate du site, était la priorité. Aucune victime n’est à déplorer. La RD 28 a été coupée dans les deux sens à Varennes-sur-Seine afin de faciliter la progression des services d’intervention. La circulation a depuis repris et le feu est sous surveillance des pompiers pour toute la nuit.

    « 450 tonnes de métal ont brûlé, la cuve d’huile est intacte, précise le directeur du site Florent Vion. Grâce aux blocs bétons mis en place depuis plusieurs années, il n’y a pas eu de propagation. A 8 heures, l’incendie était maîtrisé, il n’y avait plus de risque de débordement. Il y a une grande évolution des mentalités des salariés depuis que nous avons repris le site. Certains sont pompiers volontaires et ont su quoi faire arrivés sur place ».

    La défense incendie est assurée par les bassins présents sur le site et renforcée par une borne à incendie du réseau. Une possibilité de pomper dans l’Yonne au niveau de la zone d’activités est envisagée. Mais pour le moment, la pluie aide fortement à réduire l’incendie qui couve.

    Pas de pollution selon les premiers relevés

    A midi, les fumées se dirigeaient vers Saint-Germain-Laval et Cannes-Ecluse. Les premiers relevés relatifs à la pollution effectués par les sapeurs-pompiers n’indiquaient pas de dépassements des seuils. Seule l’odeur peut créer une gêne. Il est cependant recommandé d’éviter la pratique sportive jusqu’à la fin de l’épisode, de fermer les portes et fenêtres et couper les ventilations, de ne pas étendre le linge à l’extérieur et de consulter en cas de gêne respiratoire.

    C’est le 4e incendie sur ce site après ceux de 2009, 2015 et 2019. En 2018, l’Etat a mis STLG en demeure de se mettre en conformité sur une dizaine de points, après avoir constaté, entre autres, « des stockages d’huiles dans des cuves non munies de rétention », un « bassin de rétention des eaux pluviales chargé en hydrocarbures », « l’absence de contrôle des effluents aqueux » ou « le dysfonctionnement des installations de traitement des eaux pluviales ».

    « Nous avons déjà répondu à 80 % des demandes de l’Etat », assurait STLG, en montrant le dossier transmis à la préfecture et dans lequel figuraient des photos de stockages d’huile, cette fois munis de rétention.

    Florent Vion explique qu’il n’y a plus de sur-stockage, que la capacité de rétention a été multipliée par trois, que les pneus sont évacués rapidement, que ce site, maintenant centre de dépollution agréé, est désormais propre. « Vous ne risquez plus de crever vos pneus parce qu’une vis ou un boulon traîne », insiste-t-il. Le nombre d’employés est passé de 45 à 85 personnes. Ils reprendront l’activité de broyage, suspendue par l’incendie, ce vendredi ou lundi et se sont consacrés ce jeudi à d’autres taches.

    « Il n’y a pas eu d’effet domino du feu ce qui montre que nous avons mis les moyens pour nous mettre en conformité. Nous exprimons nos projets à la préfecture, elle vient faire des contrôles, poursuit le directeur. Il n’y a pas de problème, nous n’avons rien à cacher ».