Falaises fragiles et randonneurs imprudents : les pompiers de Seine-Maritime tirent le signal d’alarme

Face aux comportements de plus en plus imprudents le long des falaises de Seine-Maritime, dont les sentiers sont en prime touchés par l’érosion, les pompiers ont tenu à s’adresser directement au grand public via les réseaux sociaux.

Le commandant Julien Hure constate à la fois le recul des falaises de Seine-Maritime, comme ici à Octeville-sur-Mer, et l'imprudence grandissante des randonneurs. LP/Laurent Derouet
Le commandant Julien Hure constate à la fois le recul des falaises de Seine-Maritime, comme ici à Octeville-sur-Mer, et l'imprudence grandissante des randonneurs. LP/Laurent Derouet

    Pour les pompiers de Seine-Maritime, le recul du trait de côte le long du littoral, ce n’est pas que de la théorie. « Le danger, il est aussi bien en haut qu’en bas, même si je n’ai pas en mémoire d’intervention liée à une personne qui aurait été ensevelie après un effondrement de falaise », assure Julien Hure, adjoint au chef de service en charge des casernes du littoral de la région havraise.

    Ce qui n’est malheureusement pas le cas pour ce qui se passe sur les hauteurs où la mort de deux randonneuses, en janvier et en mai, et l’accident grave d’un enfant en juillet sont liés à des chutes accidentelles. « Parfois, les gens du coin oublient que les falaises sont dangereuses par habitude. Et les touristes, eux, ne s’en rendent tout simplement pas compte », continue Julien Hure qui est apparu dans une vidéo de prévention relayée sur les réseaux par le Sdis 76 au cœur de l’été.

    Pour les deux décès, c’est visiblement en voulant prendre une photographie des spectaculaires falaises d’Étretat (Seine-Maritime) que l’accident est survenu. « Pour un bon cliché, certains n’hésitent pas à enjamber une barrière ou à sortir des sentiers de randonnée qui, en prime, sont de plus en plus proches du bord », regrette le jeune homme. « L’enfant a lui échappé à la vigilance de ses parents et n’avait pas forcément la même notion du danger qu’un adulte. »

    À chaque fois, les pompiers dépêchent sur place des équipages locaux, renforcés à l’occasion par des équipes spécialisées comme celle des sauveteurs en milieu périlleux (anciennement le Grimp) ou des sauveteurs côtiers. « On s’adapte à chaque situation on veillant à éviter le suraccident. Dans le cas de la randonneuse en janvier, ses amis s’étaient eux aussi mis en mauvaise posture en tentant de la sauver. »