Grève des éboueurs : au Havre, l’équivalent d’une semaine de déchets dans les rues

Plus aucun camion poubelle ne sillonne la cité portuaire aux rues encombrées de déchets. Comme à Paris, la grève des éboueurs contre la réforme des retraites n’est pas près de se terminer.

L'accumulation des déchets sur les trottoirs de la cité océane a conduit les autorités à demander aux usagers de ne pas sortir leurs poubelles, dans la mesure du possible. Document BFM TV
L'accumulation des déchets sur les trottoirs de la cité océane a conduit les autorités à demander aux usagers de ne pas sortir leurs poubelles, dans la mesure du possible. Document BFM TV

    Les éboueurs havrais n’ont pas jeté leurs revendications à la poubelle. Ce mardi 14 mars, ils poursuivaient leur mouvement de grève entamé il y a pile une semaine dans la ville d’Édouard Philippe, particulièrement mobilisée contre la réforme des retraites, ainsi que dans la commune voisine de Sainte-Adresse. Les camions-bennes ne sortent plus des dépôts du centre technique communautaire du Havre, bloqués par une partie des agents du site.

    Comme leurs collègues parisiens, les agents de la propreté havrais dénoncent eux aussi des conditions de travail éprouvantes physiquement, incompatibles selon eux avec un départ à la retraite rallongé.

    Un mouvement « illégal », selon l’agglomération

    3 200 tonnes de déchets sont collectées en temps normal chaque semaine. « C’est donc à peu près ce qui se trouve actuellement dans la rue », estime la Communauté urbaine du Havre Seine métropole, pour qui le blocage est « illégal » : « On n’a pas de déclaration générale de grève et chaque matin, des agents se rendent au travail sans pouvoir sortir les camions. »



    Dans les rues, les déchets qui débordent attirent les goélands de la Cité Océane, s’éparpillent avec les fortes bourrasques et compliquent le quotidien des riverains. Pour limiter la casse, il a été demandé aux usagers, comme à Nantes, de ne pas sortir leurs poubelles jusqu’à un retour à une situation normale, « dans la mesure du possible, car on sait bien qu’en appartement, ce n’est pas possible », communique la communauté urbaine.

    Le week-end dernier, la collectivité a fait appel à un prestataire pour les points les plus encombrés de la ville, comme les rues commerçantes et aux abords des grands ensembles. Un recours décrié par les syndicats grévistes, mais la collectivité n’exclut pas de refaire appel à cette entreprise. Une situation qui pourrait se prolonger encore plusieurs jours, puisque la grève a été reconduite.