Les Pavillons-sous-Bois : Philippe Dallier tire sa révérence

Le maire (LR) doit céder sa place à sa première adjointe, ce samedi, lors d’un conseil municipal exceptionnel pour se consacrer à son poste de premier vice-président du Sénat.

 Les Pavillons-sous-Bois, vendredi. Après 22 ans passés à la tête de la commune, Philippe Dallier quitte son fauteuil ce samedi.
Les Pavillons-sous-Bois, vendredi. Après 22 ans passés à la tête de la commune, Philippe Dallier quitte son fauteuil ce samedi. LP/H.H.

    C'était sa dernière sortie officielle en tant que maire des Pavillons-sous-Bois. Et hasard du calendrier, l'une des plus importantes de son ultime mandat. Ce vendredi matin, Philippe Dallier alias « monsieur le sénateur », comme le surnomment désormais ses interlocuteurs, a posé la première pierre du centre commercial Les Berges de l'Ourcq, qui doit ouvrir en janvier 2019 sur les bords du canal. Un rendez-vous symbolique pour l'édile républicain fraîchement réélu au Sénat, qui après 22 ans passés à la tête de la commune quitte, ce samedi, son fauteuil pour se consacrer à son nouveau rôle de 1er vice-président de la Chambre haute.

    Pour respecter la nouvelle loi sur le non-cumul des mandats, l'élu cédera sa place à sa première adjointe Katia Coppi. Une obligation qui lui reste en travers de la gorge. « J'ai toujours dit que j'étais contre cette restriction. Les meilleurs parlementaires sont ceux dotés d'une expérience locale », estime celui qui a quelque peu hésité avant de choisir le Palais du Luxembourg. « J'aurais pu rester, mais on parle désormais de limiter le nombre de mandats. Si cela passe, je n'aurai pas pu me représenter aux Pavillons en 2020. »

    Elu dès le 1er tour

    Une mairie qu'il peut se vanter d'avoir gagnée à deux reprises au 1er tour en 2014 (82,82 % des voix) et en 2008 (69,77 %). Mais malgré sa popularité, l'élu promet de ne pas chaperonner sa successeure. « Je reste conseiller municipal, mais je ne compte pas m'immiscer dans les dossiers », souligne celui qui tire un bilan positif de son passage à l'hôtel de ville. « Lorsque je suis arrivé en 1995, la dette locale explosait, j'ai réussi à assainir les comptes », détaille l'ancien conseiller général, qui a également créé tout un quartier au nord de la commune d'où émergera le fameux centre commercial.

    Malgré tout, son départ ne semble pas inquiéter les habitants. « C'était un bon maire, mais son adjointe est assez connue. Elle sera dans sa continuité », espère Guy, un retraité arrivé aux Pavillons il y a 25 ans. « Franchement, cela ne va pas changer grand-chose à notre quotidien », juge de son côté un père de famille, peu friand de politique locale. Et ce n'est sans doute pas le seul… En 2014, seuls 53,22 % des électeurs pavillonais s'étaient rendus aux urnes.

    « Son départ pour le Sénat semble assez logique, estime pour sa part Bernard Deny, conseiller municipal d'opposition socialiste. Depuis plusieurs années, il était moins présent aux Pavillons, même s'il a beaucoup donné pour la commune ». D'après lui, Philippe Dallier a su gérer l'accroissement démographique de la ville en augmentant notamment le nombre de logements sociaux et en aménageant le quartier nord, même s'il relève quelques hics. « Les investissements dans la voirie et les bâtiments administratifs n'ont pas suivi. Il a choisi de ne pas augmenter les impôts pendant 19 ans pour finalement les faire grimper de 4 % en 2016 et 2017. Il a manqué de marge de manœuvre. Nous attendons maintenant de voir quelle sera la politique du nouveau maire en la matière. »