« Je ne lâcherai pas mon verre une seconde » : comment les étudiantes redoutent les soirées d’intégration

C’est parfois un week-end, voire une semaine entière, le plus souvent juste une soirée, pour accueillir les nouveaux élèves dans l’enseignement supérieur. Autrefois synonymes de bizutage, ces moments festifs d’intégration mettent les étudiantes en alerte, craignant de se retrouver la cible de violences sexistes, voire sexuelles.

Un protège verre antidrogue dans une boite de nuit parisienne. Pour les soirées et les week-ends d’intégration, bon nombre d’étudiantes adopteront des stratégies pour éviter d’éventuelles violences sexistes et/ou sexuelles. AFP/Benoit Durand
Un protège verre antidrogue dans une boite de nuit parisienne. Pour les soirées et les week-ends d’intégration, bon nombre d’étudiantes adopteront des stratégies pour éviter d’éventuelles violences sexistes et/ou sexuelles. AFP/Benoit Durand

    « Si je n’y vais pas, j’ai peur d’être exclue et que des groupes de potes se forment sans moi, mais si j’y vais, est-ce que je me mets en danger ? » Léa (le prénom a été changé) a encore quelques jours pour décider si elle se rendra ou non à la soirée d’intégration prévue par le bureau des étudiants samedi. Elle n’a pas encore 18 ans et vient de rentrer en première année de BUT en génie électrique et informatique industrielle dans le centre de la France. Dans sa promo : deux filles, dont elle.

    « C’est peu dire que c’est une filière très genrée, souffle l’étudiante. Mes camarades ont l’air sympa, mais je ne connais rien d’eux, encore moins leur comportement en soirée. J’ai peur des groupes de mecs, surtout alcoolisés, avec qui j’ai déjà eu des problèmes. J’ai déjà été suivie en rentrant chez moi. »