«C’est la racaille qui fait sa loi, ça n’a plus de sens» : en Guadeloupe, les habitants bloqués pris entre deux feux
Si de nombreux Guadeloupéens soutiennent globalement les revendications sanitaires et sociales de la mobilisation en cours, ils dénoncent, en revanche, le recours à la violence alors que le couvre-feu a dû être décrété vendredi.
Ketty n’a pas mis les pieds chez elle depuis trois jours. Sous ses yeux, la raison de ses galères : une trentaine de carcasses de « bagnoles » calcinées jonchent, à Petit-Bourg, le rond-point Montebello, du nom de la célèbre distillerie de rhum à quelques champs de cannes à sucre de là.
Sous le cagnard, ce dimanche 21 novembre au matin, le barrage est piloté, entre autres, par un leader imprévisible reconnaissable à ses lunettes de ski, son anorak et son bermuda. « Ils ne me laissent pas passer, alors je dois dormir un peu partout chez des amis », raconte Ketty, surveillante dans un établissement scolaire.