Cinq questions à se poser avant d’adopter un animal de compagnie

La SPA organise ses portes ouvertes les 6 et 7 octobre. L’occasion d’accueillir chez soi un nouveau compagnon. Mais cette décision n’est pas à prendre à la légère.

 Compiegne Deuxieme cani-course de la SPA de Compiegne chiens
Compiegne Deuxieme cani-course de la SPA de Compiegne chiens Le Parisien

    Comme tous les ans au mois d'octobre, la Société Protectrice des Animaux (SPA) organise son opération portes-ouvertes ce week-end. « Cet événement arrive après l'été pour favoriser les adoptions suite à une période estivale particulièrement chargée en abandons. De janvier à fin août, 34 373 animaux ont été recueillis dont près de 10 000 abandons directs dans les refuges de la SPA avec une concentration pendant l'été. Le combat sur les abandons est encore loin d'être gagné », souligne Emilie Massard, responsable de la communication au siège national de l'association.

    Samedi et dimanche, plus de 6 000 animaux seront proposés à l'adoption dans les 62 refuges et maisons SPA. Cette opération est placée sous le signe de « l'amour inconditionnel ». « Les animaux nous aimeront tels que nous sommes, avec nos qualités et nos défauts, nos réussites et nos défaites », souligne la SPA.

    C'est bien joli sur le papier, mais avant de recueillir un nouveau compagnon (chien, chat ou autre), il ne faut pas sous-estimer ses responsabilités. Nathalie Agobé, responsable du refuge Le Garric près d'Albi (Tarn), livre ses conseils pour bien préparer son adoption.

    Suis-je bien prêt(e) à adopter ?

    Accueilli un animal pour la première fois dans son foyer bouscule la vie quotidienne. S'il est facile de s'attendrir sur une petite boule de poil, la SPA conseille de ne jamais adopter sur un coup de tête. Même si les enfants le réclament depuis des mois ! Vivre avec un animal implique tous les membres d'une famille et s'inscrit dans le temps. « Un animal est un être vivant qui mérite de la disponibilité, des ressources financières, de l'attention et de l'amour. Il faut avant tout se projeter loin dans le temps, conseille Nathalie Agobé. Un chat peut vivre 20 ans, un chien entre 9 et 18 ans. Il faut être capable d'assumer, même en cas de séparation par exemple ».

    Puis-je adopter si je vis dans un appartement ?

    Chaque animal a des besoins distincts. Si les hamsters ou les poissons s'adaptent facilement à la vie en appartement, les chiens et certains chats aiment passer du temps au grand air. Ce n'est donc pas tant la surface du logement que le nombre de promenades qui compte. « Un animal a besoin d'équilibre. Si vous avez un petit appartement mais que vous avez du temps et que vous êtes sportif, vivre avec un grand chien est tout à fait possible ». Mais quel que soit son mode de vie, un maître doit apprendre à son animal à savoir rester seul quelques heures. « Pas 8 heures d'affilée, bien sûr ! Il est conseillé de pouvoir revenir au domicile entre midi et deux pour s'en occuper », suggère Nathalie Agobé.

    Dans tous les cas, il convient d'aménager convenablement son logement, avec un espace dédié pour la nourriture et la couche de votre nouvel ami. Gare aussi aux objets fragiles et aux fils électriques qui dépassent. Les chats et les chiens sont très joueurs et peuvent créer des petites catastrophes…

    Si un autre animal peuple déjà la maison, il faut s'interroger sur la cohabitation avec le nouveau venu. Auront-ils suffisamment d'espace ? Leurs caractères et leurs spécificités seront-ils compatibles ?

    De nombreux chiens et chats sont abandonnés, comme chaque année, en été, devant les portes de la SPA./LP/Jessica Chen
    De nombreux chiens et chats sont abandonnés, comme chaque année, en été, devant les portes de la SPA./LP/Jessica Chen Le Parisien

    Comment trouver l'animal qui me correspond ?

    Pataud, casanier ou bien dynamique et joueur : chaque animal a une personnalité et l'adoptant doit le prendre en considération. Il n'y a pas que le physique qui compte ! « Beaucoup d'adoptants viennent nous voir après avoir craqué sur une photo vue sur Internet. Mais il faut prendre le temps de bien discuter pour s'assurer que le caractère et les besoins de l'animal sont en adéquation avec ceux de l'adoptant. » Il est conseillé de lire des livres de dressage ou de consulter un éducateur canin si on n'a jamais eu de chien.

    « Nous sommes pour l'adoption responsable et nous ne sommes pas là pour caser des animaux à tout prix, rappelle Nathalie Agobé. C'est très rare, mais il nous arrive de refuser une adoption si l'on sent que l'on va vers un échec. » C'est pourquoi tous les membres du foyer doivent être présents afin de rencontrer l'animal. Si vous avez déjà un chien, celui-ci doit vous accompagner afin de faire les présentations.

    Que vais-je faire de mon animal pendant les vacances ?

    La question des vacances n'est pas anecdotique. Voyager et séjourner avec un animal dans un lieu touristique n'est pas toujours possible. « Il faut anticiper la garde de l'animal en réservant sa place dans une résidence canine, poursuit Nathalie Agobé. Je conseille de s'y prendre six mois à l'avance pour les vacances d'été, le temps de trouver un lieu qui nous correspond, avec qui on est en confiance » Tout cela nécessite d'avoir un bon budget. Pour un chien, compter « entre 100 et 200 euros pour une semaine ».

    Combien ça coûte ?

    La SPA demande un justificatif de revenus aux candidats à l'adoption. Car s'occuper convenablement d'un animal demande des sommes non négligeables. Le budget moyen des propriétaires d'animaux de compagnie en France oscille entre 500 et 1000 euros par an. En plus des frais liés à l'adoption (150 pour un chat/250 euros pour un chien + un chèque de caution de 300 euros pour la stérilisation), il faut s'équiper d'un harnais (40 euros), d'une laisse (15 euros), d'une gamelle (25 euros), d'un sac de transport (50 euros), etc. Et surtout prévoir des frais réguliers pour la nourriture (60 euros par mois si on veut de la qualité), les vaccins (60 euros par an), les antiparasites et les vermifuges (80 euros par an).

    Sans oublier les factures liées à d'éventuels accidents ou pépins de santé. « Pour 10 ou 15 euros par mois, certaines assurances proposent de prendre en charge une partie des frais de vétérinaires, comme les radiographies ou les analyses », informe Nathalie Agobé. Gare enfin aux frais de chirurgie, la facture peut facilement atteindre plusieurs milliers d'euros.