Professeurs absents non remplacés : l’État à nouveau condamné pour manquements par trois familles

Elles avaient porté plainte contre l’État pour des dizaines d’heures de classe sans enseignant dans un collège parisien lors de l’année scolaire 2021-2022. Des centaines de requêtes de ce type ont été déposées, alors que l’Éducation nationale peine à recruter.

Les enfants de ces familles ont perdu entre 82 et 136 heures de cours en 2021-2022 faute d'enseignant dans leur établissement, le collège Marie-Curie, dans le XVIIIe arrondissement de Paris. (Illustration) LP/Alexandre Métivier
Les enfants de ces familles ont perdu entre 82 et 136 heures de cours en 2021-2022 faute d'enseignant dans leur établissement, le collège Marie-Curie, dans le XVIIIe arrondissement de Paris. (Illustration) LP/Alexandre Métivier

    Quatorze heures de mathématiques en moins par ci, neuf heures d’histoire-géographie par là. Et encore vingt-cinq heures d’anglais, vingt heures d’espagnol ou vingt-quatre heures d’éducation musicale… Kate n’en revient toujours pas. Lors de l’année scolaire 2021-2022, cette élève de 4e au collège Marie-Curie de Paris (XVIIIe) a vu les absences de professeurs non remplacées s’accumuler au fil des semaines dans son emploi du temps. À tel point qu’à l’époque, sa mère, excédée, finira par rejoindre le collectif #Onveutdesprofs et déposera plainte contre l’État pour manquement à ses obligations d’assurer l’enseignement de toutes les matières obligatoires.

    « À ce moment-là, on sortait de deux années de confinement très difficiles pour les élèves avec déjà peu de cours assurés, de surcroît dans un collège placé en REP (Réseau d’éducation prioritaire), se souvient Marie Fabre-Artous. Je ne comprenais pas pourquoi tout n’était pas mis en œuvre pour sécuriser l’année suivante. Ça ressemblait à une troisième année sous Covid. C’est pourquoi, même si je ne suis pas militante, je me suis engagé dans l’action pour que les manquements de l’État soient reconnus. »