Contenus pédocriminels : 700 signalements en ligne par jour, selon l’Office des mineurs

L’Office des mineurs (Ofmin), nouvellement créé, rappelle que la moitié des personnes qui visionnent ces contenus sur Internet passent à l’acte.

Ajaccio (Corse-du-Sud), 5 juillet 2020. Des personnes manifestent contre les violences sexuelles et notamment celles faites aux enfants. AFP/Pascal Pochard-Casabianca
Ajaccio (Corse-du-Sud), 5 juillet 2020. Des personnes manifestent contre les violences sexuelles et notamment celles faites aux enfants. AFP/Pascal Pochard-Casabianca

    C’est un chiffre particulièrement élevé. Gabrielle Hazan, patronne de l’Ofmin (Office mineurs) déclare ce vendredi matin sur RTL recevoir « chaque jour 700 signalements de contenus pédocriminels qui sont faits sur Internet, en France ».

    Elle s’inquiète des conséquences pour de nombreux enfants derrière ce total abstrait. « Dans la moitié de nos dossiers, on constate qu’un internaute qui va visualiser des contenus pédocriminels en ligne est passé ou passera à l’acte ensuite », dit-elle.

    440 victimes par jour

    Gabrielle Hazan établit par ailleurs un lien entre ce phénomène et l’inceste. « La pédocriminalité en ligne et l’inceste sont aujourd’hui le même phénomène criminel. » En France, un enfant est victime de violences sexuelles toutes les trois minutes. Cela correspond à 160 000 victimes chaque année.

    L’Ofmin est une création récente. Le gouvernement a décidé à la fin de l’été de le mettre en place. Il est fonctionnel depuis le 20 novembre. « C’est la première fois qu’on a créé un service de police judiciaire avec une compétence nationale qui est définie en fonction de la qualité de la victime. On vient dire que les violences qui sont faites aux enfants sont spécifiques et qu’elles appellent donc un traitement particulier ».

    « Il y a près de 440 enfants et adolescents victimes chaque jour de violences sexuelles. Au final il n’y aura qu’une cinquantaine de faits qui seront portés à la connaissance des forces de l’ordre. On a tous un rôle à jouer pour prévenir et détecter ces violences », ajoute Gabrielle Hazan.