Covid-19 à Marseille : certains élus réclament un conseil scientifique local

    L’objectif est de ne plus être dépendants «des chiffres scientifiques parisiens». Renaud Muselier, président LR de la région Paca, dénonce un «facteur de confusion».

     Selon Samia Ghali, l’adjointe au maire de Marseille à l’origine de cette proposition, ce conseil scientifique municipal « sera utile pour le Covid et demain pour gérer au mieux les problèmes de santé publique » dans la ville.
    Selon Samia Ghali, l’adjointe au maire de Marseille à l’origine de cette proposition, ce conseil scientifique municipal « sera utile pour le Covid et demain pour gérer au mieux les problèmes de santé publique » dans la ville. LP/Olivier Corsan

    La ville de Marseille disposera-t-elle bientôt de son propre conseil scientifique ? Des élus le souhaitent pour pouvoir évaluer la situation sanitaire, « dire (elle-même) ce qui va et ce qui ne va pas » et ne « plus dépendre de certains scientifiques parisiens ».

    C'est l'adjointe au maire Samia Ghali qui avait fait cette proposition.

    Sur son compte Twitter, l'ex-candidate aux municipales et deuxième adjointe à la mairie de Marseille s'est félicitée d'avoir obtenu l'approbation du premier adjoint Benoît Payan. « Cet outil nous sera utile pour le Covid et demain pour gérer au mieux les problèmes de santé publique », a-t-elle ajouté.

    En clair, cette mesure sonne la charge contre les autorités sanitaires parisiennes. « Je suis désolé, mais on a affaire à des gens à Paris, avec tout le respect que j'ai pour eux, qui sont dans leurs bureaux, je ne sais où, et qui décident pour ce qui se passe à Marseille, sans savoir exactement ce qu'il se passe », a-t-elle lancé sur BFMTV.

    Pour Samia Ghali, ce conseil scientifique municipal permettrait « de réunir autour d'une même table différents acteurs de la communauté sanitaire, de l'Umih (restaurateurs) de la ville de Marseille, du département, de la région, pour discuter et prendre les décisions qui s'imposent ».

    « Proposer plutôt que laisser faire l'Etat »

    Selon elle, le professeur Didier Raoult pourrait être membre de ce conseil, qui pourrait être présidé par Michèle Rubirola, la maire de Marseille. L'objectif des élus qui n'ont toujours pas digéré les mesures annoncées fin septembre par Olivier Véran est de ne plus être dépendant « des chiffres des scientifiques parisiens ».

    Il s'agit de « permettre à la maire de Marseille d'avoir des discussions sur le Covid et d'autres questions, et faire en sorte que des personnalités marseillaises puissent discuter et faire des propositions plutôt que de laisser faire l'Etat », a encore précisé Samia Ghali à l'AFP. « Mme la maire doit présider un conseil scientifique […] pour voir quelles sont les carences et qu'on ait une vision, et qu'on ne dépende plus de certains scientifiques parisiens, mais qu'on soit aussi nous-mêmes en capacité de dire ce qui va et ce qui ne va pas, pour ne plus subir la foudre de Paris », a-t-elle encore ajouté devant le conseil.

    «Un machin marseillais qui va ajouter de la confusion »

    Le président LR de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur Renaud Muselier a de son côté déploré dans un communiqué un « facteur de confusion ». « Je rappelle qu'il existe déjà, à l'échelle nationale comme à l'échelle locale, 10 instances compétentes » en matière sanitaire, a-t-il ajouté. « Dans cette crise, chacune de ces structures a une expertise propre et un rôle à jouer. Venir y ajouter un machin purement marseillais ne peut qu'ajouter de la confusion et de la cacophonie à un désordre déjà inquiétant », a-t-il regretté.

    Les élus marseillais avaient fortement dénoncé les mesures concernant leur ville fin septembre, notamment la fermeture des restaurants.