L’aéroport de Gatwick, près de Londres, à l’arrêt après des survols de drones

Les autorités ont suspendu l’activité de l’aéroport en raison de risques de collision avec des avions de ligne.

 A l’aéroport de Gatwick, certaines files de passagers s’étendaient ce jeudi sur plusieurs centaines de mètres.
A l’aéroport de Gatwick, certaines files de passagers s’étendaient ce jeudi sur plusieurs centaines de mètres. REUTERS/Peter Nicholls

    Paralysie à Gatwick. Situé près de Londres, l'aéroport international, le deuxième plus important du Royaume-Uni et le huitième d'Europe, était à l'arrêt ce jeudi après avoir été survolé par plusieurs drones alors qu'environ 110 000 passagers doivent y transiter au cours de la journée.

    « Tous les vols sont annulés jusqu'à au moins 16 heures (17 heures, heure française) », a indiqué l'aéroport sur Twitter lors du dernier point de situation. Le porte-parole de la Première ministre Theresa May a fustigé un « comportement […] irresponsable et totalement inacceptable », précisant que cet acte illégal était passible de cinq ans d'emprisonnement.

    Qualifiant l'incident d' « acte délibéré », la police du Sussex a également assuré qu'il n'y avait « aucune indication suggérant que cela soit lié au terrorisme ». « Chaque fois que nous pensons approcher de l'opérateur, le drone disparaît. Quand nous envisageons de rouvrir l'aérodrome, le drone réapparaît », a expliqué Justin Burtenshaw, un responsable de la police locale.

    Quelque 110 000 passagers devaient décoller de Gatwick ou y atterrir jeudi à bord des 760 vols prévus « et la grande majorité subiront des annulations ou des perturbations », a indiqué le directeur opérationnel de l'aéroport, Chris Woodroofe, sur la BBC.

    Retour à la normale d'ici « plusieurs jours »

    La fermeture a déjà affecté quelque 10 000 passagers mercredi soir, a-t-il ajouté, estimant qu'il faudrait « plusieurs jours » pour que la situation revienne à la normale même en cas de réouverture dans la journée.

    Ce jeudi après-midi, il était demandé aux voyageurs de vérifier le « statut » de leur vol auprès des compagnies aériennes. En outre, les compagnies cherchent des solutions de transports pour les passagers qui ont atterri dans d'autres aéroports.

    Il y a quelques jours, un avion de ligne mexicain, un Boeing 737-800 d'Aeromexico avait été percuté par un drone alors qu'il s'approchait de la piste d'atterrissage d'un aéroport à Tijuana, au Mexique. Si l'appareil a pu se poser normalement, son radôme (le nez à l'avant de l'avion qui protège l'antenne et le radar météo) avait été sérieusement endommagé.

    Une réglementation stricte en France

    En France comme au Royaume-Uni, les drones ne doivent pas être utilisés près d'avions ou d'aéroports.

    Si de nombreux appareils vont peut-être se retrouver dans les prochains jours au pied du sapin, il existe une réglementation précise pour piloter ces engins. En France, l'utilisation non conforme d'un drone est passible d'un an d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende.

    Faire survoler une portion du territoire français en violation d'une interdiction de survol est passible de 45 000 euros d'amende, un an de prison et de la confiscation du drone.

    Carte des interdictions de survol en France

    Gatwick est le huitième aéroport d'Europe en termes de trafic et se classe juste derrière Bombay comme aéroport à piste unique le plus fréquenté. Il dessert plus de 228 destinations dans 74 pays et est fréquenté par quelque 45 millions de passagers chaque année.