En Meurthe-et-Moselle, le camp de concentration de Thil sort de l’oubli

Pour la première fois depuis 1944, le camp de concentration de Thil fait l’objet d’une campagne de recherches. Les lieux abritaient une usine de fabrication d’armes des nazis.

Thil (Meurthe-et-Moselle), samedi 29 mai. Gamelles en tôle, cintres, tissu découpé… Des étudiants en archéologie et la Direction régionale des affaires culturelles ont passé au peigne fin les mines de Tiercelet, où les nazis voulaient produire des missiles. LP/Doris Henry
Thil (Meurthe-et-Moselle), samedi 29 mai. Gamelles en tôle, cintres, tissu découpé… Des étudiants en archéologie et la Direction régionale des affaires culturelles ont passé au peigne fin les mines de Tiercelet, où les nazis voulaient produire des missiles. LP/Doris Henry

    « Il y avait une omerta, les anciens n’aimaient pas en parler. On nous disait toujours de ne pas nous y intéresser, mais nous étions curieux alors nous avons fait tomber le mur qui bloquait l’entrée. » Daniel Pascolini fait partie de ceux qui voulaient découvrir l’empreinte qu’avaient laissée les nazis à Thil (Meurthe-et-Moselle), à quelques kilomètres du Luxembourg. En 2015, accompagné d’amis faisant partie de l’association pour la mémoire et la reconnaissance du camp de Thil, il s’est aventuré dans les mines de Tiercelet, fermées dans les années 1980, cette époque de la sidérurgie qui a succédé à une période beaucoup plus sombre.

    En effet, au printemps et à l’été 1944, cette mine était occupée par les nazis qui y avaient construit une usine de fabrication d’armes. « Ils avaient un intérêt à être ici, pour être protégés des raids aériens des alliés. Ils n’ont pas eu le temps de fabriquer les missiles V1 puisque les Américains sont arrivés peu de temps après », explique Juliette Brangé, responsable de la première opération de recherches à Thil, qui travaille en lien avec l’association locale. C’est donc un outil industriel prêt à l’emploi qui est resté dans la mine, et que l’équipe – des étudiants archéologues – chapeautée par la direction régionale des affaires culturelles, a prospecté la semaine dernière.